Aliette Renoir, Tome 1 : La Secte d'Abaddon.

Auteur : Cécilia Corréia
Editeur : J'ai Lu Darklight
Parution : Février 2015
Pages : 384


RESUME :

 En arrivant à Paname, les Allemands s’étaient rendu compte qu’une menace plus dangereuse qu’eux sévissait déjà. Ils laissèrent donc ma famille, les Renoir, continuer leurs petites affaires. Je vais vous dire : cela aurait été plus simple si j’avais dû zigouiller des rongeurs, et encore... j’en avais horreur. Car je ne vais pas vous mentir plus longtemps, je déteste toutes les bestioles, qu’importe l’espèce animale. Sauf que la plus terrible de toutes, celle que je traquais chaque nuit demeurait mon pire cauchemar. Je devais donc braver mes peurs et affronter mon ennemi juré : le vampire.
         


CHRONIQUE :

(10 Août 2017)

Ce livre d’Urban Fantasy m’attirait beaucoup de par son atypisme puisque les événements se déroulent durant la seconde guerre mondiale, en France, toile de fond pour le moins peu exploitée.
 
Bon, je dois noter que le côté seconde guerre mondiale ne ressort pas trop dans l’intrigue, nous avons juste l’atmosphère des années 40 sans la lourdeur de la guerre. Un sans faute de ce point de vue.
 
Sinon, côté humour, on en a aussi pour notre argent même si je dois avouer qu’Aliette Renoir est un livre qui fait dans la caricature. Parfois, il me semblait voir de petits côtés parodiques, qui, je pense, sont assumés. En bref, Aliette est tout de même une sacrée pimbêche à l’humour lourdingue…
 
L’allure de plomb de cet humour venaient surtout des dialogues totalement superficiels, avec force emploi de répétitions et de sobriquets ridicules. Voilà, je ne cacherai pas qu’entendre nos deux personnages principaux s’appeler constamment l’andouille et ma chipie… ça marche un chapitre ou deux mais un roman entier ? Non, assurément.
 
Bon mis à part cela, ce livre est bourré de point positifs et heureusement ! Si l’on occulte l’aspect caricatural des dialogues, les personnages sont tout de même intéressants à suivre et Aliette a une personnalité… que l’on ne croise pas si souvent dans la Bit-lit. Et pour cause, c’est une trouillarde patentée ! Quand je vous dis que l’auteur avait envie de flirter avec la parodie ! Mais son côté trouillarde rend les situations assez drôles car finalement, Cécilia Correia manipule Aliette avec justesse. Et le vampire Lawrence est là pour sauver les fesses de la demoiselle, qui visiblement apprécie fortement son rôle de jeune femme en détresse !
 
« Lawrence se dirigea vers un secrétaire où était placée une balance à plateaux en cuivre, curieusement clouée sur le meuble.
- Qu’est-ce que tu veux peser ? Tes cigarettes ? ricanai-je en voyant qu’il sortait son tabac.
- Ta langue bien pendue, elle doit valoir son pesant d’or, fit l’Amerloque en soulevant les sourcils à plusieurs reprises.
Le goujat ! »

 
Pour dire deux mots de l’histoire, nous tombons donc sur Aliette, fille du plus redoutable chasseur de vampires de l’hexagone, et chasseuse elle-aussi, bien malgré elle. Mais un jour, par un étrange enchaînement de circonstances, la jeune fille va basculer dans la vie des suceurs de sang, notamment aux côtés du séduisant Lawrence. Et c’est ainsi qu’elle se rendra compte que lesdits vampires ne sont pas les monstres effroyables qu’elle pensait. Enfin… pas tous. Car certains sont loin d’être des agneaux et être la fille de l'humain le plus haï de Paris n’aide pas à se faire des amis dans la communauté.
 
Et voilà donc notre héroïne embarquée dans une vie qu’elle n’avait pas demandée, à devoir sauver ses nouveaux amis, et plus encore…
 
Bon, une fois encore et j’en suis désolée, je dois relever un point qui m’a perturbée. Aliette a été élevée pendant 25 ans dans une haine farouche des vampires, les prenant donc pour des monstres sans foi ni loi, sans âme ni sentiment. Malgré cela, elle accepte sa nouvelle vie, son nouvel entourage, en deux coups de cuillères à pots. Quoi ? Même pas une petite rébellion ? Une bonne bagarre pour s’échapper ? Une crise de nerfs ? Bref un truc quoi !! Non non Aliette fait preuve d’un stoïcisme (bref d’une « pimbêcherie ») à toute épreuve.
 
Mais c’est ce scénario qui, finalement, rattrape les maladresses et les lourdeurs. Il faut l’admettre, l’intrigue est bien menée et plutôt intéressante même si elle n’offre pas non plus de twists inattendus. Le tout est bien ficelé, et la plume fluide nous permet de suivre le déroulement des opérations avec plaisir. Car même si ce livre comporte nombre de défauts, il y en a un qu’il n’a pas : la longueur. L’histoire commence dès les premières pages, et ne s’essouffle jamais (lorsque l'on fait abstraction des lourdeurs). Et ça, c’est plutôt très bon.
 
"- Aurais-tu perdu la clef ? 
- La clef de quoi? La clef de la porte? [...]
- Non, je voulais parler de la clef de ce gouffre qui te sert de bouche. Parce que franchement, si tu pouvais la fermer et l'égarer quelque part, ça nous avancerait bien!"

 
Je tiens à noter un petit clin d’oeil de l'auteur qui m’a beaucoup plu : Aliette est dans un premier temps sorti chez Rebelle Editions avant de se voir offrir une version poche. Maison qui fut aussi éditrice de la série Felicity Atcock. Et Cécilia Correia nous offre ici une petite apparition de l’inimitable Stan. Pour ceux qui ont lu Felicity, vous saurez de quoi je parle. Pour les autres… mais vous attendez quoi ?
 
En résumé, ce premier tome d’Aliette Renoir est un roman basé sur de bonnes idées et qui offre un scénario tout aussi sympa. Pour autant, l’humour lourd et l’héroïne pimbêche auront quelque peu modéré mon enthousiasme.


Trailer :