Apocalypsis 1 : Cavalier blanc, ALICE.
Auteur : Eli Esseriam
Editeur : Editions du Matagot
Parution : 2011
Pages : 238
RESUME :
"Cela doit être très reposant, parfois, d'être une personne lambda, destituée de toute responsabilité, lovée dans l'ignorance de tout ce qui se joue dans des sphères plus élevées. Pour la première fois, je les regarde avec une sorte de jalousie contenue. La fin du monde, pour eux, se définit par une mauvaise note en latin, déchirer son pantalon au niveau des fesses ou se faire larguer devant tout le monde dans la cour du lycée"
Ils sont quatre adolescents d'apparence ordinaire. Alice, Edo, Maximilian et Elias. Ils ne se ressemblent pas et n'ont, à première vue, rien en commun. Leurs vies vont pourtant s'entremêler d'étranges manières. Chacun va se découvrir un rôle dans ce cataclysme planétaire et apprendre à dominer son pouvoir unique. Ils vont devoir s'unir et sceller le Jugement Dernier. Ils sont les Cavaliers de l'Apocalypse.
Ils devront tuer, mais aussi épargner, maîtriser le sort des Hommes tout en se soumettant à leur propre destin. Seules 144 000 âmes pourront être sauvées. En ferez-vous partie ?
CHRONIQUE :
Alléchant n'est-ce pas ?
En tout premier lieu, je tiens à dire que je fus surprise par ma lecture. De fait, je ne m'attendais pas du tout à ce que l'auteur m'a proposé. "Cavaliers de l'Apocalypse". Je m'attendais à une histoire où, dès que la jeune fille se rend compte de ses aptitudes, le monde va aller de catastrophe en catastrophe, de rebondissement en rebondissement, d'action en action. Ce ne fut absolument pas le cas. Est-ce pour autant que je n'ai pas aimé ma lecture? Eh bien non. Car une fois le moment d'égarement passé, je fus submergée par l'histoire, j'ai non seulement aimé mais adoré.
Le premier tome de la saga (qui en comporte 5, un pour chaque cavalier et le final) nous présente donc le cavalier blanc. Alice. La Mort. Le cerveau, guide des opérations, tacticienne du groupe.
Alice a 17 ans et elle a toujours su qu'elle était différente. Plus intelligente, plus mature, plus tout. elle maîtrisait à peu près ses aptitudes et tâchait de se fondre dans la masse, ce qui, en soit, ne représentait guère un problème, puisque tous les marginaux sont exclus dans son lycée, comme dans tout bon lycée...
Mais un jour, les facultés d'Alice vont prendre des proportions surprenantes.... Et vont engendrer des phénomènes pour le moins étranges... Elle va aussi apprendre et comprendre qui elle est. Un Cavalier de l'Apocalypse. LE cavalier blanc. Qui, avec ses compagnons, aura pour charge de détruire le monde dans lequel elle vit. Ses capacités sont presque sans limites. Effrayantes. Dangereuses. Destructrices.
Tout le livre repose entièrement sur la personnalité d'Alice. L'action n'est pas absente, puisque la jeune fille va provoquer différents incidents, mais ce n'est pas non plus le point fort. Le point fort, c'est Alice, tout simplement.
Supérieurement intelligente. Solitaire. Condescendante. Méprisante. Caustique. Elle ne connaît les définitions des mots amour et amitié qu'à travers les pages d'une encyclopédie.
C'est un délice d'être à ses côtés et de profiter de ses pensées sarcastiques et de ses répliques cinglantes. Quel humour !
" Je sors calmement du véhicule, sans craindre la moindre injure en représailles légitimes. Le temps que le sens de mon petit laïus atteigne l'encéphale de Luc, il sera l'heure de déjeuner."
"J'ignorais la souffrance avant de subir ta présence. Tu m'épargnerais beaucoup en t'abstenant à l'avenir de m'imposer ce genre de pseudo-échanges. Merci quand même, je ne doute pas que c'était bien attentionné. Mais tu sais ce qu'on dit : l'enfer est pavé de bonnes intentions. Tu viens de carreler toute une cuisine, Marie"
La psychologie du personnage est extrêmement aboutie et passionnante. D'ailleurs j'ai lu que son auteur fut longtemps infirmière en psychiatrie. Je pense ressentir à travers son texte une connaissance certaine de la nature humaine. De nos tics qui nous trahissent... Ces petits gestes dont Alice se délecte afin de déstabiliser autrui.
Alors, on ne peut pas dire que Le Cavalier Blanc soit un personnage attachant. Oh ça non. Elle est capable de la pire méchanceté, ne s'émeut pas du malheur des autres. Elle est froide, tel un serpent. Son seul point touchant réside dans son attachement pour ses parents et le trouble que provoque en elle un certain Virgile.
Mais comment vous attacher quand vous savez que vous allez faire mourir tout le monde? Prise dans les tourments après la révélations de sa nature, Alice va se servir de son "don" pour le bien et le mal. Elle va apprendre à connaître les conséquences de ses actes. L'effet boule de neige...
Un roman prenant et addictif, avec une fin inimaginable mais.... inéluctable.
Je suis impatiente de pouvoir découvrir la personnalité de ses frères cavaliers, leurs "pouvoirs" propres, impatiente de les voir réunis, de voir le cocktail explosif en action.
Quelles seront leurs décisions, à eux sur qui repose le destin du monde?
"Bientôt, j'aurai des frères. Des compagnons, des semblables, des égaux.
J'ai hâte"
Moi aussi...