Chrysalide.
Auteur : Ivan Kwiatkowski
Editeur : Voy'[el], collection e-courts
Parution : Juillet 2015
Pages : 60
RESUME :
Une jeune fille est laissée pour morte dans un terrain vague, où un artiste peintre la recueille. Elle est étouffée par la rancœur et il suffoque sous le dôme de verre qui protège la ville. Au milieu des chrysalides, fleurs au parfum mortel, ils devront se reconstruire... ou se détruire.
CHRONIQUE :
(08 Septembre 2015)
Je dois avouer que chrysalide n'est pas mon texte préféré de la collection e-courts.
Déjà le côté imaginaire n'est représenté que par un simple dôme de verre au dessus de la ville dont on n'est même pas sûr de son utilité ainsi que par un vaste jardin servant de Poumon à la ville et renfermant des chrysalides.
Les chrysalides sont de magnifiques fleurs blanches mais dont le simple fait de respirer l'odeur vous conduit à la mort. Sous la beauté et la fragilité apparente se cachent en fait une mortelle intention. Une passion damnée et fatale.
Je n'ai pu m'empêcher de faire le lien entre la fleur et l'un des personnages principaux du roman : Christèle. Je pense que cette ressemblance entre les deux est loin d'être fortuite et j'ai beaucoup apprécié.
De même que j'ai apprécié l'écriture fort poétique.
Mais pour le reste, j'avoue ne pas avoir réussi à me plonger dans cette histoire.
Une jeune femme est retrouvée inconsciente et violentée, par un doux rêveur du nom de Peintre. Le jeune homme va recueillir cette âme brisée chez lui, envers et contre tout.
« Aujourd'hui, j'ai trouvé un ange.
Par terre. Tout abîmé. Et je me demande bien d'où il a pu tomber. Certainement pas de notre ciel en verre.
Je n'ose pas imaginer ce qui a pu lui arriver. Je ne le saurai sûrement jamais. Au début, j'ai même cru qu'elle était morte. Elle a des marques abominables sur tout le corps. Je le sais, parce qu'elle était complètement nue. Imaginez ça, découvrir une créature pareille dans la boue… »
J'avoue que je n'ai pas du tout accroché le thème de l'histoire, ni les personnages. Peintre se révèle être un homme si doux qu'il en est faible et soumis. Il se laisse maltraiter sans jamais se rebeller. Car c'est bien de cela qu'il s'agit ici : de maltraitance, d'homme battu. Certains paragraphes en italique nous immiscent dans les pensées de Peintre. Je ne pouvais adhérer à sa vision des choses et avais sans cesse envie de lui dire de réagir. De plus, l'artiste fabrique un étrange objet dans son atelier, dont, même à la fin, je n'ai pas su capter l'importance.
Quant à la jeune femme, du nom de Christèle, je la trouve réellement imbuvable. Certes elle a visiblement vécu des horreurs, que nous pouvons juste imaginer, n'étant pas contées, mais cela ne peux en rien pardonner son caractère et son comportement. Le moins qu'on puisse dire c'est que cette femme dérangée, folle et certainement bipolaire n'est pas attachante. Elle pique des crises de colère dont Peintre sera toujours la victime passive. Et plus le temps passe, moins les choses vont s'arranger.
« Les signes d'appréciation qu'elle percevait parfois dans les pupilles de l'homme n'étaient en revanche jamais tolérés. Quand il la contemplait de la sorte, elle avait le sentiment qu'il voyait en elle un objet, et se sentait insultée et humiliée. Le désir des hommes l'avait déjà bien assez fait souffrir. Pour cet affront, elle le giflait aussi, mais en fermant la main, et pas toujours sur le visage. Alors, instantanément, la colère la quittait. Si elle lui laissait une marque, elle tentait de se faire pardonner en le soignant elle-même – mais c'était elle qui le touchait, et jamais l'inverse. Pas une fois il n'osa lever la main sur elle. »
Chrysalide, c'est en fait la réunion de deux âmes brisées qui vont doucement se détruire. Je n'ai pas peur de qualifier Christèle de poison, de... Chrysalide.
Bref je dois avouer que je n'aime pas lire ce genre de thème, d'autant plus que nous rentrons assez loin dans les états d'âme de Christèle. Je trouvais la jeune femme malsaine et cela a gâché ma lecture. Malgré tout, sa belle écriture fait qu'il pourra plaire aux amateurs d'histoires fortes mais dures.
Un texte tout en poésie et mélancolie mais qui est trop triste et douloureux pour me plaire.