La Faucheuse, tome 1.
Auteur : Neal Shusterman
Editeur : Collection R
Parution : Février 2017
Pages : 504
RESUME :
Les commandements du Faucheur:
Tu tueras.
Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.
Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.
Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.
Tu tueras.
Tu tueras sans aucun parti pris, sans sectarisme et sans préméditation.
Tu accorderas une année d'immunité à la famille de ceux qui ont accepté ta venue.
Tu tueras la famille de ceux qui t'ont résisté.
CHRONIQUE :
(02 Mars 2017)
"La Faucheuse" m'a fait de l'œil avant même sa sortie, au salon de Montreuil, où la collection R commençait déjà à parler de lui.
Le résumé énigmatique, le titre, la couverture. Tout était réuni pour que je me jette dans l'aventure sans vraiment de questions. Et puis, Neil Shusterman est tout de même l'auteur des fragmentés !
Le résumé énigmatique, le titre, la couverture. Tout était réuni pour que je me jette dans l'aventure sans vraiment de questions. Et puis, Neil Shusterman est tout de même l'auteur des fragmentés !
"Un faucheur, comme le savait [xx], pouvait choisir la couleur de sa tenue - n'importe laquelle à l'exception du noir, considéré comme une teinte inappropriée à sa tâche. Le noir représentait l'absence de lumière, or les faucheurs étaient tout le contraire. Lumineux et éclairés, ils étaient reconnus comme étant la fine fleur de l'humanité."
Alors une fois encore, la collection R nous offre un livre à l'écriture fluide, dont les pages se tournent d'elles-mêmes. Pourtant, au bout d'une centaine de pages, je commençais à me poser la question de savoir où cette lecture allait réellement m'emmener. Je commençais à trouver le temps long. Elle pouvait certes être géniale, mais il fallait que l'intrigue se réveille un peu...
De fait, il n'y a eu que peu d'action dans la première moitié du roman, même si je ne peux pas dire que les événements manquent, malgré parfois une certaine redondance. C'est juste que le rythme est assez lent, ralenti par beaucoup de réflexions sur la mort, les cas de conscience etc... Dommage, un rythme plus soutenu n'aurait qu'enrichi le récit. Heureusement cela finit par arriver. Un peu tard à mon goût certes, mais tout de même, cela valait le coup d'attendre. Espérons que la suite épouse le rythme plus soutenu de cette deuxième partie.
Les lenteurs ont tout de même une explication, et elles sont surtout dues à Citra. En effet, pour des raisons que je ne veux pas dévoiler, Rowan et elle, nos deux "héros", vont suivre des chemins d'apprentissage différents (oui nos deux ados sont des apprentis. De quoi ? Je vous laisse le découvrir.). Et pour Citra, il se fera plus dans la compassion et le questionnement. D'où les réflexions existentielles un peu longues à mon goût.
Mais au bout d'un moment, on voit enfin où l'auteur veut nous emmener au sein de sa dystopie : après avoir passé beaucoup (trop) de temps à nous expliquer pourquoi la société ne fonctionne que grâce aux Faucheurs, qui lui sont indispensables, il la démonte quelque peu en mettant en avant les dérives de certains d'entre eux. Boucherie boucherie...
Et Rowan et Citra feront tout pour se battre contre ces dérives, empruntant chacun une voie bien différente pour cela.
Il est intéressant de noter qu'à partir du moment où les deux personnages seront séparés, un chapitre sur deux sera consacré à chacun d'entre eux. Avec ce narrateur omniscient, nous le devenons aussi, ce qui rend parfois les événements plus intéressants puisque nos deux apprentis, eux, ignorent ce que devient réellement l'autre, et ses réelles motivations. Ce qui prête à de nombreux quiproquos dus à de mauvaises interprétations, fait que l'auteur exploite à merveille : la confiance mutuelle entre nos deux héros vacillera plus d'une fois. Le tout étant de savoir si elle sera assez forte pour résister à toutes ces tempêtes...
Concernant les personnages, je dirais que ce n'est pas particulièrement le point fort du livre. Pourtant, le travail sur leur psychologie est là. Tout simplement, nos deux ados n'ont pas ce petit truc en plus qui fait que vous vous mettez à les adorer. Ce sont de bons personnages, certes, mais classiques du genre je dirais, bien que leur évolution soit différente. Idem pour les personnages secondaires qui rentrent un peu trop facilement dans une case : "gentil", "méchant", la communauté des faucheurs à tendance à se scinder en deux groupes d'opinion. Seul un Faucheur (Volta) sort vraiment du schéma, et comme par hasard, il fut mon préféré... il faut le dire, "La Faucheuse" est un livre qui fait sa force sur le culot de son univers plutôt que sur ses protagonistes.
"Je ne souhaite pas le retour du crime, cependant je suis lasse que nous autres faucheurs ayons le monopole de la terreur. Ce serait bien d'avoir un peu de concurrence.
Alors une fois encore, la collection R nous offre un livre à l'écriture fluide, dont les pages se tournent d'elles-mêmes. Pourtant, au bout d'une centaine de pages, je commençais à me poser la question de savoir où cette lecture allait réellement m'emmener. Je commençais à trouver le temps long. Elle pouvait certes être géniale, mais il fallait que l'intrigue se réveille un peu...
De fait, il n'y a eu que peu d'action dans la première moitié du roman, même si je ne peux pas dire que les événements manquent, malgré parfois une certaine redondance. C'est juste que le rythme est assez lent, ralenti par beaucoup de réflexions sur la mort, les cas de conscience etc... Dommage, un rythme plus soutenu n'aurait qu'enrichi le récit. Heureusement cela finit par arriver. Un peu tard à mon goût certes, mais tout de même, cela valait le coup d'attendre. Espérons que la suite épouse le rythme plus soutenu de cette deuxième partie.
Les lenteurs ont tout de même une explication, et elles sont surtout dues à Citra. En effet, pour des raisons que je ne veux pas dévoiler, Rowan et elle, nos deux "héros", vont suivre des chemins d'apprentissage différents (oui nos deux ados sont des apprentis. De quoi ? Je vous laisse le découvrir.). Et pour Citra, il se fera plus dans la compassion et le questionnement. D'où les réflexions existentielles un peu longues à mon goût.
Mais au bout d'un moment, on voit enfin où l'auteur veut nous emmener au sein de sa dystopie : après avoir passé beaucoup (trop) de temps à nous expliquer pourquoi la société ne fonctionne que grâce aux Faucheurs, qui lui sont indispensables, il la démonte quelque peu en mettant en avant les dérives de certains d'entre eux. Boucherie boucherie...
Et Rowan et Citra feront tout pour se battre contre ces dérives, empruntant chacun une voie bien différente pour cela.
Il est intéressant de noter qu'à partir du moment où les deux personnages seront séparés, un chapitre sur deux sera consacré à chacun d'entre eux. Avec ce narrateur omniscient, nous le devenons aussi, ce qui rend parfois les événements plus intéressants puisque nos deux apprentis, eux, ignorent ce que devient réellement l'autre, et ses réelles motivations. Ce qui prête à de nombreux quiproquos dus à de mauvaises interprétations, fait que l'auteur exploite à merveille : la confiance mutuelle entre nos deux héros vacillera plus d'une fois. Le tout étant de savoir si elle sera assez forte pour résister à toutes ces tempêtes...
Concernant les personnages, je dirais que ce n'est pas particulièrement le point fort du livre. Pourtant, le travail sur leur psychologie est là. Tout simplement, nos deux ados n'ont pas ce petit truc en plus qui fait que vous vous mettez à les adorer. Ce sont de bons personnages, certes, mais classiques du genre je dirais, bien que leur évolution soit différente. Idem pour les personnages secondaires qui rentrent un peu trop facilement dans une case : "gentil", "méchant", la communauté des faucheurs à tendance à se scinder en deux groupes d'opinion. Seul un Faucheur (Volta) sort vraiment du schéma, et comme par hasard, il fut mon préféré... il faut le dire, "La Faucheuse" est un livre qui fait sa force sur le culot de son univers plutôt que sur ses protagonistes.
"Je ne souhaite pas le retour du crime, cependant je suis lasse que nous autres faucheurs ayons le monopole de la terreur. Ce serait bien d'avoir un peu de concurrence.
[Extrait du journal de bord de l'Honorable Dame Curie]"
Mon intérêt s'est aussi nettement amélioré avec la deuxième partie car nous y retrouvons plus d'action, certes, mais aussi plus de surprises et de rebondissements, ce qui ne fait sincèrement pas de mal. Ceci étant, au vu de la fin, je pense que la suite aura un sacré potentiel.
Je n'ai pas encore fini la série les fragmentés, mais ce que je peux dire, c'est qu'une fois encore, l'auteur a su nous offrir une histoire pleine d'audace. Alors je sais, mon avis ne vous dévoile vraiment pas grand chose du contenu, mais ce serait dommage de vous le spoiler. D'autant que la première partie du livre, qui met en place toutes les bases de cet univers de fou, deviendrait beaucoup plus lassante.
Bref, "La Faucheuse" se base sur des idées fort originales et un monde pour le moins osé, comme sait le faire Neal Shusterman. Tout cela rend cette lecture évidemment très intéressante et assez addictive (en deuxième moitié) même si elle n'est pas exempte de défauts. J'espère que la suite gardera un rythme soutenu, mais dans tous les cas je la lirai avec plaisir !
Je n'ai pas encore fini la série les fragmentés, mais ce que je peux dire, c'est qu'une fois encore, l'auteur a su nous offrir une histoire pleine d'audace. Alors je sais, mon avis ne vous dévoile vraiment pas grand chose du contenu, mais ce serait dommage de vous le spoiler. D'autant que la première partie du livre, qui met en place toutes les bases de cet univers de fou, deviendrait beaucoup plus lassante.
Bref, "La Faucheuse" se base sur des idées fort originales et un monde pour le moins osé, comme sait le faire Neal Shusterman. Tout cela rend cette lecture évidemment très intéressante et assez addictive (en deuxième moitié) même si elle n'est pas exempte de défauts. J'espère que la suite gardera un rythme soutenu, mais dans tous les cas je la lirai avec plaisir !
"Avons-nous jamais eu pire ennemi que nous-mêmes ? Durant l'Âge de la Mortalité, on se faisait sans cesse la guerre. Et quand il n'y avait pas de guerre à mener, on s'agressait les uns les autres dans la rue, à l'école, chez soi, jusqu'à ce qu'une nouvelle guerre détourne de nouveau notre attention vers l'extérieur, plaçant l'ennemi à une distance plus confortable.
Mais ce genre de conflits appartient au passé. Aujourd'hui, la paix règne dans le monde ainsi que la bienveillance envers l'être humain.
A l'exception de...
Et c'est bien le problème : il y a toujours une exception."