La Fille D'Avant.

Auteur : JP Delaney
Editeur : Editions Mazarine
Parution : Mars 2017
Pages : 432


RESUME :

Après un drame éprouvant, Jane cherche à tourner la page. Lorsqu’elle découvre le One Folgate Street, elle est conquise par cette maison ultra moderne, chef d’oeuvre de l’architecture minimaliste, parfaite. Mais pour y vivre, il faut se plier aux règles draconiennes imposées par son architecte, Edward Monkford, aussi mystérieux que séduisant. Parmi celles-ci : répondre régulièrement à des questionnaires déconcertants et intrusifs. Peu à peu, Jane acquiert une inquiétante certitude : la maison est pensée pour transformer celui qui y vit. Or elle apprend bientôt qu’Emma, la locataire qui l’a précédée et qui lui ressemble étrangement, y a trouvé une fin tragique.
Alors qu’elle tente de démêler le vrai du faux, Jane s’engage sur la même pente, fait les mêmes choix, croise les mêmes personnes… et vit dans la même terreur que la fille d’avant.


CHRONIQUE :

(28 Juin 2017)

« La fille d’avant » est un thriller psychologique qui sait réellement tenir son lecteur en haleine. 

Nous sommes ici dans une sorte de huis clos, ayant pour cadre une étrange maison, et dont le sujet principal reste la manipulation mentale.

L’auteur maîtrise le suspense à la perfection et sait nous faire nous poser mille questions pendant la lecture.

Ici, je dirais que même la façon dont est construit le scénario est originale. Nous suivons deux femmes : Jane, qui vit « maintenant » et Emma, qui vivait « avant ». Les chapitres sont en alternance et chaque protagoniste prend la parole à tour de rôle. C’est ainsi que nous suivrons le destin de ces deux femmes, qui finiront par faire les mêmes choix, emprunter des chemins parallèles… Et comme la fin d’Emma fut des plus tragiques (vous trouvez cette information dans le synopsis, je ne vous spoile pas), nous, lecteur, ne pouvons nous empêcher de nous demander ce qui arrivera à Jane, si elle continue dans ce sens…

J’avais peur que ce type de narration amène son lot de répétitions, mais au final, ces dernières ont été bien maîtrisées par l’auteur, qui, s’il ne possède pas une plume qui sort de l’ordinaire, sait manier le dynamisme.

JP Delaney nous offre des personnages assez impressionnants, mais pas forcément attachants : entre ces deux femmes qui acceptent de vivre dans une maison minimaliste aux règles drastiques et l’architecte de ladite maison, maniaque obsessionnel au besoin impérieux de tout contrôler, nous ne sommes pas en reste. Mais comme je vous le disais, je suis restée assez extérieure à leurs déboires car peu attachée à eux.

Evidemment, il paraît difficile au premier abord, de comprendre comment ces personnes ont accepté de se plier à une telle rigueur pour avoir le droit d’habiter One Folgate Street. C’est typiquement le genre d’endroit que j’aurais fui en courant, tout comme son propriétaire, malgré son charisme.

Mais l’auteur nous apporte des explications assez crédibles allant du prix de l’immobilier en plein Londres, à la sélection drastique opérée par Monkford, l’architecte-propriétaire.

Tout le roman, nous ne pouvons que spéculer sur la fin, sur l’endroit où veut nous emmener JP Delaney. Tout comme on ne peut que spéculer sur l’assassin d’Emma. Car l'assassin le plus probable paraît trop facilement coupable… À moins que l’auteur sache nous offrir un twist de folie ? Mais y a-t-il seulement un assassin ? Ou est-ce le résultat d’un simple accident ? Ou encore le geste désespéré d’une femme brisée ? À vous de le découvrir.

Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’étais loin de m’attendre à cette conclusion, même si j’en avais deviné certains aboutissants.

En revanche je dois noter que même si l'auteur aborde maintes sujets, il ne fait que les effleurer sans réellement les approfondir, sauf celui de la manipulation, qui est le thème central du roman.

« La fille d'avant » est définitivement un excellent thriller, peut-être pas le meilleur, pas un coup de coeur, mais une excellente lecture tout de même. Beaucoup d’originalité et une atmosphère excellemment gérée contribuent à la réussite de ce roman. J’ai en revanche trouvé la première partie, bien qu’interessante, empreinte de quelques longueurs. Mais le rythme de la seconde moitié monte crescendo et ne faiblit plus jusqu’au point final.


Trailer