La mécanique du coeur.

Auteur : Mathias Malzieu
Editeur : Flammarion
Parution : Mars 2014
Pages : 200
RESUME :
Le jour de la naissance de Jack, en 1874 à Edimbourg, est si froid que son coeur en reste gelé. La sage-femme qui l'a mis au monde, mi-sorcière mi-chamane, remplace l'organe défectueux par une horloge qu'il ne faut pas oublier de remonter tous les matins. Le garçon doit aussi éviter toute émotion : pas de colère, pas d'amour. Mais il va rencontrer une chanteuse de rue au regard de braise...
CHRONIQUE :
(19 décembre 2014)
Voici un étrange conte qui nous ait offert par le chanteur de Dionysos. Un conte original, qui m'aura toutefois laissé un goût de tristesse et de mélancolie. Et pour cela, je ne peux dire que ma lecture fut excellente...
Jack naît le jour le plus froid du monde, et son coeur n'y résiste pas : il gèle. Réparé par un étrange personnage, le docteur Madeleine, le petit Jack grandira difficilement, sous les railleries de ses camarades de classe, dans la peur de tomber amoureux sous peine de voir son horloge-coeur se détraquer. Mais certaines rencontres valent la peine que l'on prenne tous les risques.
Ce conte est très décalé, à la fois poétique, de par des phrases joliment trouvées, de par cette métaphore du coeur-horloge qu'il faut remonter... mais aussi très actuel puisque Jack a un langage typique de notre époque, avec les expressions qui l'accompagnent. Mais le mélange est savamment dosé et on se laisse facilement emmené par la plume de l'auteur.
Malgré sa taille (200 petites pages), on prend le temps de s'attacher à Jack, garçon pas comme les autres, prêt à offrir son coeur à celle qu'il aime. Et ici, l'auteur met en images et rend véritable cette expression figurée. J'aime beaucoup l'idée de ce roman, et je la trouve plutôt bien traitée, du moins pendant un certain temps.
Miss Acacia, la petite flamme du coeur de Jack, n'est pas spécialement attachante. Princesse jusqu'au bout des ongles, je l'ai trouvée très égocentrique et ses réactions m'ont souvent paru déplaisantes.
Pour autant, tout aurait pu être pour le mieux si cette histoire avait eu une jolie morale, une jolie fin, quelqu'elle soit, mais qui nous fasse rêver. Je voulais terminer ma lecture des étoiles pleins les yeux, mais la seule chose qui les a remplit, fut, au bout du compte, des perles de larmes...
Je n'ai réellement pas compris, au final, où il voulait en venir avec cette histoire. Peut-être nulle part à vrai dire. Et c'est cela qui m'aura dérangée...
"le seul truc, [...] c'est justement ton coeur. Pas celui en forme d'horloge que l'on t'a ajouté à ta naissance. Je te parle du vrai, celui d'en dessous, fait de chair et de sang, qui vibre. C'est avec celui-ci que tu dois travailler. Oublie tes problèmes de mécanique, ça leur donnera moins d'importance. Sois imprudent et surtout donne, donne-toi sans compter !"