La Symphonie des Abysses, Livre 2.

Auteur : Carina Rozenfeld
Editeur : Robert Laffont, Collection R
Parution : Novembre 2014
Pages : 432

RESUME :

La conclusion du nouveau diptyque de Carina Rozenfeld.
Un hymne à la liberté, envers et contre tout !

Une nouvelle ville, de nouvelles lois, les mêmes interdits.

Abrielle et ses compagnons croyaient s'être enfin affranchis du tyrannique Règlement Intérieur. Hélas, ils vont découvrir que les rêves qu'ils portent en eux ne pourront jamais s'exprimer dans l'enceinte du Mur. Mais leur rencontre avec Eyal, jeune homme assoiffé de vérité, va faire renaître l'espoir.

Aucun mur, aussi haut soit-il, ne peut étouffer les coeurs épris de liberté.

Car un passage vers l'extérieur existe bel et bien. Pour y accéder, Abrielle et ses amis vont devoir vaincre les terribles gardiens qui le défendent farouchement...
C'est en n'étant personne que l'on peut devenir quelqu'un.

Nominé pour le prix Utopiales européen jeunesse 2014 et le prix Imaginales des lycéens 2015.

CHRONIQUE :
(19 Décembre 2014)

Voici le deuxième et dernier tome de cette saga, aux couvertures éblouissantes. Il faut avouer qu'on ne se lasse pas du travail effectué par l'illustrateur, d'autant que je vois Abrielle exactement comme la jeune fille de l'illustration.

Ce tome, à l'instar du précédent, est découpé en deux parties.

La première nous conte l'histoire d'Eyal, "mélangé", dans une ville où les blancs et les noirs ne s'acceptent pas. Les conditions de vie pesantes mènent Eyal vers la recherche de la vérité, la soif de connaissance. Eyal est un jeune homme (19 ans) attachant, que l'on prend plaisir à voir évoluer. On le suivra jusqu'à sa rencontre avec le trio de base : Abrielle, Cahill et Sand.

"Eyal n'appartenait ni à la ville sombre, ni à la ville claire. Il était entre les deux, une sorte de pont, mais aux extrémités duquel les portes étaient fermées. Des deux côtés."

Le groupe nouvellement formé continuera alors sa quête vers l'autre côté du mur. Différentes vies opprimées, destinées à se rencontrer, pour s'allier ver un but commun : la liberté.

La fin est réellement inattendue, je fus agréablement surprise, alors même que j'échafaudais mille hypothèses au cours de la lecture. Car il faut l'avouer, ce qu'il y a ou pas de l'autre côté du mur intrigue. Que reste-t-il du monde ?
Malgré tout, j'aurais aimé une fin un peu plus poussée, travaillée, car elle est relativement ouverte, et notre imagination doit faire une belle part de travail. Ceci étant, elle nous permet de nous inventer une suite, alors pourquoi pas... Et surtout, elle est très originale cette fin, et, une fois encore, utopiste...
En résumé, ce livre nous livre tout de même toutes les réponses à nos questions, et, même si l'action n'est pas réellement surprenante, les révélations, elles, le sont. Je n'aurais jamais imaginé les explications fournies. Pourtant celles-ci sont "simples", crédibles à souhait et apportent une réelle lumière sur l'anneau.

Au delà de posséder une histoire intrigante et originale, ce roman est très riche en symboles et en thèmes. Du début à la fin, Carina Rozenfeld aborde les sujets de la différence et de l'(in)tolérance. Homosexualité, couleur de peau, elle réaborde ces problèmes qui ne devraient pas en être d'une façon originale, à travers le monde qu'elle a créé. La liberté a elle aussi une belle part dans ce livre. La liberté par la connaissance, mais aussi les conséquences de cette dernière. La connaissance à un prix, et il faut savoir le payer, l'accepter.
Ce roman est définitivement utopiste. Quoiqu'il arrive, vous savez que les personnages s'en sortiront toujours sans trop de dommages, ce qui, d'un côté, enlève un peu de suspens, certes, mais de l'autre est reposant. Parfois, cela fait du bien aussi de lire un livre profondément positif, où les protagonistes ne craignent rien, et sont soumis à une morale sans faille par leur auteur.

bref, une magnifique ode à la liberté et au respect, une déclaration d'amour aux êtres vivants, un roman utopiste qui réchauffe le coeur et fait du bien au moral. Un brin de magie parsemé au travers de quelques centaines de pages.

"Peut-être parce que j'ai toujours vécu en sachant que je ne suis le bienvenu nulle part. Je suis un mélangé, que je vive chez les sombres ou chez les pâles. Où que j'aille, ma différence me vaudra d'être un paria [...]"