La Tour
Auteur : Cécile Duquenne
Editeur : Voy'[el]
Parution : Juillet 2015
Pages : 160
RESUME :
Jessica, 16 ans, se réveille dans un marécage artificiel aux dangers bien réels. Très vite, elle comprend qu'elle se trouve au sous-sol d'une étrange tour sans fenêtres, et que le seul moyen d'en sortir est de monter jusqu'au toit. Accompagnée de quelques autres jeunes, elle se lance dans l'ascension de sa vie, explorant chaque niveau, affrontant les dangers embusqués…
Et les révélations.
Car Jessica n'a plus aucun souvenir d’avant son arrivée ici. Ils lui reviennent par bribes, étage après étage, et plus elle en apprend, moins elle désire sortir – surtout que son pire ennemi se trouve à l’intérieur avec elle. Bientôt, l'envie de se venger prend le pas sur l'envie de s’échapper…
Et si en exhumant les secrets de son passé, Jessica levait aussi le voile sur la véritable fonction de La Tour ?
Plus...
CHRONIQUE :(17 Avril 2016)
Ce court roman de 160 pages se lit d'une traite, emmenant son lecteur l'espace de quelques poignées de quarts d'heure dans un univers particulier, sombre et... mortel.
"[XX] a l'air de plus en plus blanc, ses veines bleuissent et forment un canevas luminescent sous sa peau pâle. Celle-ci est si translucide que le motif dessiné par son système sanguin commence à ressembler à la surface d'un miroir brisé. Un peu comme sa vie, en fait. Nos existences..."
Évidemment, vu la longueur du roman, nous allons à l'essentiel et les premières pages nous plongent donc directement au cœur de l'action.
Une tour. Des jeunes de 16 à 26 ans. Des pièges. Un objectif : sortir.
C'est partiellement amnésique que Jessica va se réveiller à moitié enfouie dans un marécage artificiel. Elle ne sait plus qui elle est, ni ce qu'elle fait là. Elle n'a qu'une certitude, qui relève de l'instinct : elle doit sortir. Peu à peu, elle rencontrera d'autres personnes et finira par comprendre que leur salut est dans les étages de ce qu'elle pense être une tour. Au fur et à mesure que le groupe réussit à grimper, les souvenirs affluent. Elle commence par se rappeler son prénom et son âge, puis d'autres choses encore. Et au milieu de cet imbroglio de souvenirs, ils chercheront aussi à savoir ce qu'ils font là. Même si la réponse risque de ne pas leur plaire.
Pourquoi les enfermer dans une tour ? Avec un paysage différent à chaque étage ? Et une multitude de sources de danger ? Mais peu à peu, les questions existentielles seront reléguées en arrière plan au profit d'un seul but : survivre.
"Je veux sortir, bon sang... Si je reste ici une minute supplémentaire, je crois que je vais fondre en larmes. Je ne veux pas mourir."
L'idée de l'auteur est tout simplement géniale, d'autant que l'ensemble ne prend réellement sens qu'aux toutes dernières pages. Et je n'étais pas du tout sur la voie. Mais alors pas du tout. Mais la conclusion est tellement géniale, tellement bien ficelée... Que vous dire... Une véritable réussite pour moi.
Cécile Duquenne choisit ici une héroïne forte, voire même très forte. Dès le début, Jessica montre un côté leader, malgré certaines émotions qu'elle ne contrôle pas et qui la perturbent sincèrement. Elle s'attache vite à certains de ses compagnons et fera de son mieux pour les aider. En revanche, sa détermination est sans faille et elle fera tout, quitte à souffrir, pour d'atteindre ses objectifs.
"Tant pis si les autres ne veulent pas faire preuve de bon sens, je ne vais pas clamser pour le plaisir de satisfaire à l'ego ou à l'optimisme naïf de quelques personnes qui n'ont pas un grain de sable de jugeote. Pour ma part, je n'ai aucunement envie de mourir ici, et encore moins par contamination d'idiotie congénitale. Ils ne s'en rendent pas compte, mais nous n'avons ni à boire, ni à manger, et il fait froid, et d'ici une minuscule poignée d'heures à peine, l'un ou l'autre, ou l'ensemble de ces éléments deviendra un problème potentiellement mortel, à court ou à long terme."
Alors évidemment en 160 pages, l'univers et l'intrigue ne sont pas ultra développés, encore que je fus étonnée d'autant de richesse en si peu de temps ! Simplement, les évènements s'enchaînent vite, parfois trop vite, dans le sens où j'aurais aimé voir certaines idées plus exploitées, tellement je trouvais ça prenant. Sans conteste, elle aurait pu nous écrire un beau bébé de 400/500 pages avec cet univers. Après, ce n'était visiblement pas son but, mais j'ai été ravie de cette découverte.
D'autant que beaucoup de choses ont des explications, comme par exemple le fait que j'avais l'impression au début que Jessica comprenait un peu trop vite ce qu'il se passait. En fait, tout est parfaitement logique une fois les tenants et les aboutissants en mains...
Bref, j'ai totalement adhéré à cette histoire, qui bénéficie en plus d'une très jolie couverture ! Son seul défaut ? Son goût de trop peu !