L'Arménien.
Auteur : Carl Pineau
Editeur : Editions Nuits Nantaises
Parution : Juin 2017
Pages : 330
RESUME :
Nantes, 22 décembre 1989. Le cadavre de Luc Kazian, dit l’Arménien, est retrouvé en forêt de Touffou. Deux balles dans la peau, et partiellement calciné. Assassiné. Mais par qui?
Et qui était vraiment l’Arménien?
Un trafiquant de cocaïne notoire, comme le pense l’inspecteur Greg Brandt ?
Un copain de virées avec qui écumer les bars et draguer les filles, comme le voit Bertrand, son premier et peut-être unique ami ?
Un jeune orphelin perturbé, mais à l’esprit vif et éveillé, comme le pense Françoise de Juignain, sa psychiatre depuis 20 ans ?
Rien de tout cela, bien plus encore ?
CHRONIQUE :
(30 Juillet 2017)
L'Arménien est un polar noir se passant à Nantes, plus exactement dans le milieu de la nuit et des gangs Nantais. Le tout sur une atmosphère des années 80.
Et honnêtement, en parlant d'atmosphère, force est d'admettre qu'elle est excellemment rendue. Dans ce livre, l'ambiance est toujours sombre, un brin glauque même parfois. Alors il faut apprécier ce type d'ambiance, mais si tel est le cas, l'Arménien est fait pour vous.
La trame de ce livre est très intéressante, puisqu'ici nous ne suivrons pas réellement le déroulement de l'enquête aux côtés de la police. Nous découvrons dans les premières pages le meurtre de Luc Kazian, dit l'Arménien, bien connu donc, des milieux de la nuit Nantaise. Et pour remonter le fil des événements et comprendre la mort du jeune homme, nous suivrons la voix de deux de ses amis, aussi opposés que complémentaires : son coiffeur et sa psychiatre...
Un point notable, la plume particulièrement magnifique de l'auteur. Sa qualité fait que nous voulons toujours un chapitre de plus... et surtout, il l'adapte totalement au protagoniste à qui il la prête.
Tout d'abord, il y a Bertrand, le coiffeur, et certainement premier ami de Luc. Cet un homme particulièrement antipathique, petite frappe égoïste et profiteur qu'on adore détester... Bertrand, dealeur d'herbe à ses heures, a fréquenté Luc dans les bars peu fréquentables de la ville. Il a donc une idée bien précise de son ami, idée différente de celle de Françoise de Juignain.
Françoise de Juignain, donc, psychiatre de Luc depuis son enfance et son arrivée en France. Au fil des années, la médecin a développé un lien d'amitié avec le jeune homme. Pourtant, il semble finalement qu'elle n'ait pas été au courant de toute la vie de son protégé... C'est un personnage bien plus sympathique que Bertrand, pour autant, on ne peut pas dire qu'elle soit attachante.
Alors ce choix de personnages peu attrayants peu sembler étrange, mais en fait, il s'inclue parfaitement dans l'atmosphère du récit. Après, l'on adhère ou l'on adhère pas, mais comme je le disais, si vous aimez les polars sombres, vous apprécierez ce choix osé.
Nous suivons donc Bertrand et Françoise dans une alternance de chapitres, qui nous font part à la fois des événements présents mais aussi passés. En effet, peu à peu, les deux protagonistes se remémorent des souvenirs avec Luc. Et peu à peu, passé et présent s'entremêlant, nous arrivons à la conclusion de cette histoire, grâce aussi, bien évidemment, à l'enquête de l'inspecteur Brandt.
Alors, je ne cacherai pas qu'aimant me torturer les méninges dans les polars et les thrillers, j'ai découvert l'identité du coupable dès la page 80. Un indice de trop peut-être. Ceci étant, vu que je ne savais absolument pas pour quelle raison, cela n'a absolument pas gâché ma lecture, car il me restait encore le principal à découvrir : pourquoi ?
J'ai réellement dévoré ce roman, qui est un page-turner quand on aime le genre. J'ai adoré voir les briques s'empiler une à une afin de découvrir la vérité, qui, à l'image du roman, est plutôt sombre...
L'Arménien fut donc une réelle bonne surprise, un polar noir bien ficelé et superbement écrit. A découvrir.