Le Vampire.

Auteur : John Polidori
Editeur : ?
Parution : 1818
Pages : 30


RESUME :

Au milieu des cercles de la haute société que le retour de l'hiver réunit à Londres, on voyait un seigneur aussi remarquable par ses singularités que par son rang distingué.

Spectateur impassible de la gaieté qui l'environnait, il semblait ne pouvoir la partager. Si la beauté, par un doux sourire, fixait un instant son attention, un seul de ses regards la glaçait aussitôt et remplissait d'effroi ces cœurs où la légèreté avait établi son trône. La source de la terreur qu'il inspirait était inconnue aux personnes qui en éprouvaient les effets ; quelques-uns la cherchaient dans ses yeux gris et ternes, qui ne pénétraient pas jusqu'au fond du cœurs, mais dont la fixité laissait tomber un regard sombre dont on ne pouvait supporter le poids.

Ces singularités le faisaient inviter dans toutes les maisons : tout le monde souhaitait le voir. Les personnes accoutumées aux sensations fortes, et qui éprouvaient le poids de l'ennui, étaient charmées d'avoir en leur présence un objet de distraction qui pût attirer leur attention.


CHRONIQUE :

(06 Octobre 2017)

« Le Vampire », de John Polidori est une nouvelle qui fut écrite en 1816. Ce qui fait de ce texte le premier en prose mettant en scène le vampire comme personnage de fiction. John Polidori était le secrétaire et médecin personnel de Lord Byron, et c’est pour cette raison qu’à l’époque, ce texte fut publié dans les journaux sous le nom du déjà célèbre poète : en effet un texte de Lord Byron avait plus de valeur que celui d’un illustre inconnu !

D’ailleurs c’est surtout son intérêt historique qui est marquant dans ce texte, car si l’on oublie l’époque à laquelle il fut écrit, ce texte perd une grande partie de son intérêt. En effet, au jour d’aujourd’hui, nous avons à disposition de bien meilleures histoires de vampires ! C’est donc un texte qui se fera apprécier des amateurs de la créature vampire et qui s’intéressent aux textes pionniers.

Il faut noter ici qu’en plus de mettre en scène un vampire, ce dernier avait la particularité d’être un aristocrate ! Double dose de culot pour ce « Vampire ».

Nous rencontrons donc Lord Ruthven, fréquentant les cercles de la haute société, très remarquable par ses singularités. Approché par tous, le seul qu’il accepta réellement autour de lui fut un jeune homme du nom d’Aubrey, avec lequel il finira par voyager.

La suite, je vous laisse la découvrir, mais honnêtement, même si le texte se lit bien, il n’apporte rien de neuf au jour d’aujourd’hui. Il relève plus de la curiosité qu’autre chose. Ceci étant on remarque que déjà, le vampire avait des caractéristiques bien à lui, tel son côté séducteur, son teint pâle, son côté fascinant et effrayant à la fois, son art de l’hypnose... de plus, il a déjà plus de pouvoir la nuit que le jour... et évidemment, il se nourrit du sang de victimes humaines.

Lord Ruthven est donc un vampire aristocrate, séducteur et dépourvu de remords. Comme vous le voyez, beaucoup de textes se reposent sur ces mêmes caractéristiques, tels Carmilla ou Dracula ou certains vampires d’Anne Rice.