L'Elite, tome 3 : Dernière Epreuve.
Auteur : Joelle Charbonneau
Editeur : Editions Milan Macadam
Parution : Février 2016
Pages : 320
RESUME :
CHRONIQUE :
(16 Mai 2016)
"L'élite" est une saga de dystopie dont j'avais vraiment apprécié les deux premiers tomes. Du coup, j'avais hâte de me plonger dans cette conclusion. Cette trilogie est basée sur le même concept qu'Hunger Games. Attention je parle bien de concept, car oui, l'élite est une trilogie possédant sa propre personnalité, cela est indéniable. En fait, ce que je veux dire, c'est que nous sommes dans une trilogie où dans les deux premiers tomes, l'héroïne va devoir passer des épreuves mortelles, et dans le troisième, elle va se rebeller contre le système, responsable de ces épreuves. Comme dans Hunger Games quoi.
Eh bien, je ressors de ma lecture... pour le moins mitigée. Non pas que ce dernier opus soit mauvais, mais j'avais tellement aimé les deux premiers que je m'attendais à du lourd. Du très lourd. Mais l'auteur a fait prendre à son histoire un tournant que je n'ai absolument pas compris.
Malencia Vale, dite Cia, va dans les deux premiers tomes être soumise à d'horribles tests, dont le but est finalement de survivre. Et tout ceci afin de... pouvoir rentrer à l'université qui façonne l'élite de la société. Évidement, Cia n'était pas au courant du caractère disons "sélectif" de ce test, sans quoi elle n'aurait jamais mis les pieds là-dedans.
L'auteur a créé un univers dystopique vraiment prenant et il est facile de s'immerger dans ce monde.
Un point qui était très important pour moi, outre l'univers, était le personnage de Cia. La jeune fille est particulièrement intelligente, point qui lui sera d'une grande aide. Mais aussi, elle était empathique et avait de nombreuses valeurs.
Et voilà que dans ce tome trois, Cia devient manipulatrice et froide. Prête à sacrifier des gens pour sa cause... Et ça n'a pas du tout passé avec moi. Même si j'ai l'impression d'être un peu la seule que ça choque, les autres avis lus n'en faisant pas mention. Clairement, j'ai vu l'évolution de Cia comme un revirement et je n'ai pas compris le choix de l'auteur, d'autant que je ne trouvais pas cette nouvelle Cia crédible : elle ne colle pas du tout avec l'héroïne des deux premiers tomes.
Alors en effet, Cia se sert toujours de son intelligence et continue d'agir. Mais où sont passées ses valeurs ? Son respect pour la vie ? Bref... Je fus fort déçue.
Pour le reste, je dois noter que me plonger dans ce tome 3 aussi longtemps après avoir lu le 2 a été relativement difficile car beaucoup de détails s'étaient envolés, et je manquais de rappels. Du coup, j'ai survolé en mode éclair le tome précédent afin de me rafraîchir la mémoire. Et je ne regrette absolument pas, cela m'a permis d'attaquer sereinement cette suite.
Ce troisième tome fait directement suite au deuxième. De fait, on retrouve Cia et Raffe le lendemain matin des événements qui closent le deuxième livre. Cia comprend que la rébellion est indispensable... Mais peut-elle réellement se fier à eux ? Alors elle décide de prendre les choses en mains elle-même. Une fois encore, la question cruciale va se poser : à qui peut-elle faire confiance ? À qui peut-elle dévoiler la vérité sur le Test afin de l'intégrer dans son équipe ? Qui va l'épauler, ou au contraire la dénoncer ? Pour le savoir, Cia ne trouve qu'une solution : créer son propre test.
"Nous ne sommes pas amis. C'est vrai qu'il m'a sauvé la vie cette nuit, pourtant, je ne sais toujours pas si je peux lui accorder ma confiance. Mais je n'ai pas le choix."
Jusque là tout va bien. Sauf que pour mettre en place ce test, Cia va faire exactement ce contre quoi elle se bat... Elle n'hésitera pas à mettre la vie des étudiants testés en danger. Et sincèrement, je suis désolée, mais j'ai trouvé cela ridicule. Lorsque l'on s'oppose à une idée au point de se battre contre elle, on ne va pas faire exactement la même chose... Bref, le comportement de Cia m'a profondément déçue et même choquée dans ce dénouement.
Certes, comme pour les deux premiers opus, on ne s'ennuie pas, ça bouge beaucoup même si tout est (trop) tourné sur la politique, ses enjeux, les alliances à créer etc... il y a de l'action et c'est très plaisant à lire, même si la psychologie est encore fortement mise en avant. Malgré tout, je n'arrivais pas à accepter ce que je lisais concernant les choix de Cia.
A la rigueur j'en suis arrivée ici à préférer des personnages secondaires tels que Raffe par exemple, ou Stacia et Enzo que je trouvais intrigants. Malheureusement ils restent fortement en retrait dans ce dernier tome, où Cia prend toute la place. Dommage.
Par contre, je me répète mais l'écriture de l'auteur est toujours aussi belle et percutante. Elle sait poser des phrases clés, des phrases qui ont de la force, à des moments stratégiques du récit. Et cela donne un dynamisme et une réelle profondeur au texte.
Quant à la conclusion, elle est juste géniale, j'avoue m'être laissée totalement bernée. L'épilogue clôt très sympathiquement cette trilogie tout en restant un peu ouvert, même si l'on s'attend à ce que l'on nous raconte sur les toutes dernières pages. Mais oui je dois avouer que cette fin était surprenante et géniale, et cela m'a fait du bien de retrouver le génie de Joëlle Charbonneau sur la fin de ce livre.
En clair, malgré un scénario ficelé et riche en action ainsi qu'une fin mémorable, les choix de Cia dans ce troisième tome et son nouveau côté implacable m'auront empêché de savourer ma lecture.
"Il me parle comme quand j'étais enfant et qu'il voulait me persuader qu'il n'y avait pas de monstre sous mon lit. Mais il ne peut plus m'apaiser maintenant. Les monstres sont bien réels."