Les Cavaliers de l'Apocalypse, Tome 2 : Famine.

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Auteur : Larissa Ione
Editeur : Bragelonne
Parution : Mars 2014
Pages : 384

(24 Août 2016)

Ah, cette plongée dans le deuxième tome de la série "Les cavaliers de l'Apocalypse" était un vrai régal !
 
J'avais réellement adoré la découverte du premier tome (quasi coup de coeur) et de toute la mythologie repensée par Larissa Ione. Ce premier opus était consacré à Guerre, ce deuxième l'est à Famine.
 
Petit récapitulatif : les cavaliers sont trois frères et une soeur : Arès / Guerre, Limos / Famine, Thanatos / Mort et Reseph / Pestilence. Alors que les trois garçons furent échangés à la naissance  avec des bébés humains et donc élevés sur Terre, Limos a grandi aux enfers avec sa mère, Lilith, et fut promise dès son plus jeune âge à Satan... C'est ce qu'on appelle bien démarrer dans la vie...
 
Les quatre cavaliers sont en réalité soumis à une malédiction et à deux prophéties, l'une biblique, l'autre sataniste. La biblique leur enseigne que s'ils arrivent à préserver leur agimortus, ils sauveront le monde et leur âme. La sataniste est beaucoup moins attirante puisqu'elle précise que si les sceaux venaient à se briser... Les cavaliers se réveilleraient pour semer chaos et destruction sur leur passage. Et apporteraient dans leur sillage... Armageddon.
 
"Il avait découvert que la chaîne qui le retenait prisonnier avait été réalisée avec les os de ses propres ailes. On avait employé une sorte de magie maléfique afin de les assouplir et de les façonner. Lorsqu'ils étaient autour de sa jambe, ils s'enfonçaient dans sa chair et fusionnaient avec les os de ses chevilles. Son propre corps le retenait captif, et tirer sur la chaîne provoquait une douleur si intense qu'il s'était évanoui.
Ingénieux. Dégueulasse et tordu, mais ingénieux."
 
J'apprécie toujours autant le fait que nous n'ayons pas affaire à des personnages tout blanc ou tout noir, mais qui au contraire ont tous leur part d'ombre et de lumière, comme tout un chacun ! Merci de nous sortir des caricatures trop souvent présentées, surtout en bit-lit...
 
Limos est une splendide jeune femme aux yeux violets et aux longs cheveux noirs, retranchée au fin fond de son île hawaïenne, où, dans l'une de ses deux villas (l'autre étant son antre confidentielle), elle passe sa vie entre énormes fiestas, cocktails et vernis à ongles, rose de préférence. Son style est exubérant mais son penchant pour le mensonge la mettra ici dans une sacrée panade. J'ai adoré la balance tatouée sur son épaule, qui penche d'un côté ou de l'autre en fonction de ses actions (surtout de ses vérités ou de ses mensonges en fait), l'emmenant vers le bien ou le mal. Très original et parfois drôle !
 
En effet, grandissant parmi les démons, Limos est devenue une experte en manipulation et en mensonge. Même si c'est elle qui, une fois revenue sur Terre, réunira la fratrie. Mais au jour d'aujourd'hui, il y a beaucoup d'éléments de son passé dont elle n'est vraiment pas fier... (Mais ça, je vous laisse le découvrir !).
 
Pas fière, surtout lorsque vos frères vous ont appris les valeurs des liens et de l'amour. Surtout lorsqu'un gardien beau à se damner vous fait perdre toutes vos convictions... Mais que somme toute, vous restez bien malgré vous la fiancée de Satan.
 
« — Tu penses que j’ignore les risques ? l’interrompit-elle. Je ne me suis pas échappée juste pour qu’on me rattrape.
[...]
— Dans ce cas, je viens avec toi.
— D’accord.
Than cligna des yeux.
— Ah bon ?
— Quoi, tu imaginais que j’allais protester ? Je ne suis pas complètement stupide.
— Ça, c’est sûr. Enfin, la plupart du temps. »
 
Dans ce tome, Pestilence revient bien sûr en force afin d'essayer de faire basculer sa soeur vers Famine. Arès ayant réussi à protéger son agimortus de façon stable et plus ou moins définitive, le cavalier sombre changera de cible et essaiera de briser le sceau de sa soeur.
 
Evidemment, nous tombons dans une trame identique au premier tome (pestilence essaie de briser le sceau d'un cavalier), mais l'ensemble du scénario diffère agréablement, d'autant que Limos devra faire face à cette réalité honnie : Satan la veut. Mais quand l'amour frappera à sa porte, elle essaiera de se débarrasser de cette deuxième malédiction.
 
La plume de Larissa Ione est toujours aussi exceptionnelle et j'étais ravie de retrouver des personnages du premier tome, notamment Cara, même si son rôle reste ici anecdotique. Ce qui est bien dommage, car dans l'ensemble, ce deuxième tome est moins drôle et caustique que le premier (Cara amenait des dialogues sensationnels il faut le dire). En revanche, l'intrigue est tout aussi bonne, les surprises et rebondissements de situation toujours présents, et, même s'il n'y a plus la découverte de l'univers, j'ai dévoré cette suite. Addictif, c'est le mot qui convient ici.
 
" - Vous avez fini de me reluquer ? demanda-t-elle d'une voix rauque et sensuelle.
Il prit sont temps pour laisser remonter son regard.
- Je ne vous mate pas, dit-il d'un ton languide. Je vous jauge.
- Pour ?
- Les dimensions du cercueil.
Il marcha vers elle, l'air menaçant, mais elle ne recula pas, ce qui plus à Than.
- C'était stupide de votre part de venir à l'improviste, tueuse.
- J'ai essayé de vous tweeter, mais visiblement, les Cavaliers ont peur des réseaux sociaux.
Amusant. Il recevait la visite d'une Gardienne humoriste."
 
Nous en apprenons un peu plus sur l'ascendance paternelle des cavaliers (je ne me souviens pas que cela soit mentionné dans le premier tome, peut-être à tord), et aussi sur le passé de Limos, et par conséquent, de ses trois frères (rappelons qu'elle les a réunis).
 
Mais dans l'ensemble, je trouve que la malédiction qui frappait Arès (son côté Guerre) et la réponse qu'il y a trouvée auprès de Cara était plus passionnante que la malédiction de Limos. Au final, son côté Famine ne rentre guère en ligne de compte, c'est plutôt le fait d'avoir été élevée aux enfers qui lui pose des soucis...
 
Comme autre petit bémol, je dirais que j'espérais que le côté excentrique de Limos serait plus exploité ici. Je regrette aussi que Os, son cheval, soit si peu présent. Certes l'animal est quelque peu caractériel et carnivore mais justement, j'aurais aimé le voir plus.
 
A noter aussi que l'on n'échappe guère à la prédilection de l'auteur pour les romances paranormales. Donc attendez-vous à une romance bien présente et à plusieurs scènes de sexe détaillées, qui pour moi n'apportent rien au récit (choix très subjectif et personnel) mais sans que cela ne devienne lourd au point de gâcher la lecture.
 
En résumé, même si j'ai préféré le tome consacré à Guerre, j'ai totalement adoré celui-ci et je l'ai dévoré en deux temps trois mouvements. Il n'y a pas à dire, Larissa Ione offre un univers riche et original, bien exploité, avec des personnages solides et attachants, qui font que ses livres sont de véritables page-turner. J'ai hâte de lire la suite !
 
PS : je lis la version grand format de chez Bragelonne, et je salue toujours ces splendides couvertures... On retrouve dans ce deuxième tome la balance propre au cavalier Famine. Petit détail que j'adore.