Les Chiens

Auteur : Allan Stratton
Editeur : Editions Milan
Parution : Octobre 2015
Pages : 315


RESUME :


Cameron, un ado qui doit fuir un père hyperviolent, s’installe avec sa mère dans une ferme isolée. La maison a été le théâtre d’une tuerie familiale, un demi-siècle plus tôt. Cameron enquête sur ce drame, et découvre peu à peu de nombreuses similitudes entre le passé et son histoire personnelle présente… Une histoire dense et sombre où le passé et le présent s’entremêlent pour donner à ce récit une force bouleversante.

CHRONIQUE :

(16 Mai 2016)


J'ai pas mal entendu parler de ce livre sur la blogo. Les très bons avis, le résumé et la couverture, tout était fait pour que je me lance dans cette lecture. Eh oui, quand je lis "c'est une histoire de fantôme, de terreur et de folie", je ne peux que me jeter dessus.
 
Et grand bien m'en a pris, j'ai adoré.
 
Bon par contre, autant le dire tout de suite : j'ai lu ou entendu (BookTube) pas mal d'avis disant que ce roman était hyper angoissant, tout autant que la couverture. Alors certes, l'ambiance est géniale et l'on ne sait jamais que croire, mais de là à être angoissée... Je dois dire que j'en étais loin. Après j'avoue que je ne suis pas franchement flippette. Ce qui n'enlève rien à la qualité de l'atmosphère que nous donne ici l'auteur. Et il est vrai que cette atmosphère colle très bien à la couverture.
 
Cameron est un garçon qui doit avoir environ 13/14 ans je pense (je ne sais pas si son âge est mentionné). Ce que l'on sait par contre, c'est que cela fait plusieurs années que sa mère et lui déménagent régulièrement, afin de fuir leur harceleur : le père de Cameron.
 
C'est ainsi que mère et fils vont finir par atterrir aux Creux du Loup, un bled paumé au milieu de rien, en location dans une maison décrépite, avec pour unique entourage une vieille grange délabrée, des champs de maïs bien flippants et le propriétaire de la maison en guise de voisin, tout aussi flippant.
 
"- Alors on va vraiment habiter ici ?
Maman fait oui de la tête.
-     Cette maison a du caractère.
Exact. Un décor de film d'épouvante."

 
Dès son arrivée dans son nouveau collège, Cameron doit faire face à la stupidité de la bande de petits caïds du coin qui se moquent de lui. Il faut dire qu'avec son histoire familiale, le garçon n'a pas une grande confiance en lui, il fait une cible facile... Et puis, on lui murmure des histoires de chiens dévoreurs d'hommes, de maison hantée, d'assassinat... De quoi donner matière à s'inquiéter au pauvre ado, qui a en plus la malchance d'entendre des voix et d'apercevoir la silhouette d'un jeune garçon coiffé d'un bonnet de Davy Crocket. 
 
Pris dans ce tourbillon d'événements, Cameron est bien décidé à percer les secrets de la maison, afin de savoir ce qui (ou qui tout simplement) s'y cache.
 
"J'ouvre la porte d'un geste brusque. Une pièce minuscule apparaît, toute sombre et crasseuse. Peut-être une ancienne cave à charbon. La nuque me picote. Quelqu'un dans mon dos me regarde.
-Maman?
Silence.
Je me retourne avec lenteur. Je ne vois personne. Pourtant, il y a quelqu'un. Je le sens.
-Qui est là?
Un bruissement dans la cave à charbon. Je tourne les talons, verrouille la porte et me précipite vers l'escalier, manquant de m'étaler sur un vélo."

 
Cameron est un garçon particulièrement intéressant à suivre. L'auteur a parfaitement adapté sa plume pour la rendre compatible au flot de paroles d'un gamin comme Cameron, puisque c'est lui qui nous conte les évènements. Ce qui fait que nous pouvons dès le début nous attacher à cet enfant complètement paumé, un brin parano (merci maman), obligé de se cacher d'un père psychopathe, et qui a du mal à s'intégrer à l'école, décidant de toute manière que s'attacher aux gens ne sert à rien vu qu'il finira par partir.
 
Puis, quand Cameron commence à voir et entendre des choses anormales (c'est à dire dès le début), on se sent complètement happé par son histoire. Mais, le plus fort dans tout cela, c'est qu'il nous est difficile de démêler le vrai du faux. En effet, à cause des bouleversements dans sa vie, Cameron a tendance à faire pas mal de cauchemars et à se parler tout seul. Se pose alors la question pour nous comme pour lui : où commence l'imagination et où s'arrête la réalité ? Fantôme réel ou rêve éveillé d' un jeune garçon perturbé ?
 
"Maman referme la porte. Je m'apprête à éteindre, mais des images surgissent, M. Sinclair, et les chiens, et le garçon que j'ai peut-être vu dans l'étable. Qu'est ce qui rôde là-bas dans le noir, qui tourne autour de la maison pendant qu'on dort ? Qu'est-ce qui peut bien rôder là-dehors ?
Je laisse la lampe allumée."

 
Vraiment, ce livre m'aura captivée de la première à la dernière page. L'écriture de l'auteur, dynamique et accrocheuse nous rend la tâche de reposer ce livre très difficile, d'autant que les chapitres courts ont tendance à se terminer de manière à nous "obliger" à en lire un de plus... Et encore un...
 
"Les chiens" d'Allan Stratton est définitivement une très bonne histoire de fantôme et de maison hantée, offrant une atmosphère vraiment prenante et un brin anxiogène, sans pour autant faire dans la peur ou l'horreur. Le personnage de Cameron est attachant et naturel et lire à travers sa voix est totalement immersif. Un excellent roman qui se dévore en peu de temps.
 
"Du calme. Je m'affole pour rien. Qui pourrait être à l'intérieur ? Au premier coup d'œil sur cette baraque, un cambrioleur saurait qu'il n'y a rien à voler. Et quel gars s'introduirait par hasard dans une maison en pleine cambrousse ?
Mais si ce n'était pas un hasard ? Si c'était papa ? Il a pu laisser sa voiture au carrefour un peu plus loin et revenir à pied.
Arrête de te faire des films comme maman.
Pourquoi ? Le gars qui pète les plombs et qui tue toute sa famille, ça existe.
Papa ne ferait jamais ça. Hein ?
J'essaie de penser à tout et n'importe quoi sauf à la dernière soirée qu'on à passer ensemble. Peine perdue."

 

Site du Livre "Les Chiens".

Trailer de la série :