Les Chroniques de MacKayla Lane, Tome 2 : Fièvre Rouge.

Auteur : Karen Marie Moning
Editeur : J'ai Lu
Parution : Février 2010
Pages : 443

RESUME :

Je suis une sidhe-seer, une humaine capable de voir les faës, ces effrayantes créatures d'un autre monde installées parmi nous depuis des millénaires et dissimulées sous des voiles d'illusion. Mon univers a commencé à se fendiller à la mort de ma soeur, et j'ai l'impression que, depuis, il n'en finit plus de s'effondrer. Je ne parle pas seulement de mon petit monde personnel : il s'agit aussi du vôtre. Les murs entre humains et faës sont en train de s'écrouler. Et je suis la seule à pouvoir nous sauver.

CHRONIQUE :
(06 Octobre 2015)

"La fièvre noire que j'avais contractée lors de mon arrivée à Dublin avait pris une nouvelle forme, celle d'une fièvre rouge - de la couleur du sang que je brûlais de verser en mémoire de ma soeur."

J'avais vraiment adoré le premier tome de MacKayla Lane et c'est donc avec un réel plaisir que je me suis penchée sur la suite.
J'y ai retrouvé tous les éléments qui avaient fait le succès du premier tome :

Déjà, il est à noter que malgré le côté urban fantasy pure, l'auteur nous épargne les désormais trop nombreuses "romances paranormales". Sincèrement, les scènes de sexe à toutes les pages ou les indécisions sentimentales... Ça me gave.

Ensuite, j'ai été replongée grâce à la plume formidable de l'auteur dans ce monde si riche et foisonnant de créatures aussi diverses que variées, aussi attirantes que répugnantes. Mac est toujours à la recherche du Livre Noir en compagnie de Barrons. Mais à côté de cela, elle devra faire face à de multiples dangers, que je vous laisse découvrir. Elle devra aussi déterminer à qui accorder sa confiance. Rowena, V'lane, Barrons, elle se doit de découvrir qui lui fait courir un danger. Mais à la réflexion... Ils lui font tous courir un danger... Résignée, Mac comptera tout de même sur eux pour la tirer des emmerdes dans lesquelles elle a si bien pris l'habitude de se fourrer...

"Rien, dans ma vie si tranquille et si futile, ne m'avait préparée à ce que j'ai vécu ces dernières semaines. Sacrifiée, ma superbe chevelure blonde ! Pour plus de discrétion, j'ai coupé mes cheveux et les ai teints en noir. Oubliées, mes jolies tenues pastel ! Je les ai remplacées par des vêtements sombres sur lesquels les traces de sang ne se voient pas. Pulvérisée, ma bonne éducation ! J'ai appris à jurer, à voler, à mentir et à tuer."

Le duo Barrons / Mac est toujours aussi détonant et attachant. Les personnages évoluent beaucoup au fur et à mesure des épreuves traversées et j'ai adoré suivre cette évolution, très bien amenée.

MacKayla déjà, abandonne peu à peu la mentalité d'enfant gâtée qui collait avec son look pastel et blonde platine. Ici, Glam'Mac comme elle se plaît à nommer son ancien "moi" fait de plus en plus place à Primitive'Mac, vêtue de noir, aux cheveux corbeaux et à l'artefact faë mortel. Malgré tout, elle n'est pas une super héroïne, ses longs cheveux blonds lui manquent, et elle n'hésite pas à se planquer dans les pantalons de Barrons lorsque besoin s'en fait sentir. Elle a pourtant des pouvoirs et un courage qu'elle ne soupçonne pas encore. Mais pour l'instant elle aime encore avoir des réactions totalement immatures (et totalement assumées, ce qui fait passer cela comme une lettre à la poste). Ce côté d'elle resté coincé dans l'esprit d'une jeune fille à la vie normale emplie de futilités, ajoute du charisme à son personnage. Son inconscience, sa naïveté fraîche et drôle sont un atout dans le tempérament par ailleurs fougueux et enflammé de la jeune fille. Ne nous voilons pas la face, MacKayla a une certaine tendance à dire ce qu'elle pense :

"Ce qui me plaît, ce sont les hommes dotés d'une solide fibre morale. Le mieux que Barrons puisse faire en matière de fibres, c'est arpenter l'allée des céréales pour petit déjeuner à la supérette du coin."

Barrons donc, de son côté, commence à s'ouvrir petit à petit, bien malgré lui. Toujours empreint de ses manières Old School, il me donne l'impression de s'habituer aux manières assez franches du collier de Mac. Je dirais même que la jeune fille l'attendrit. J'aime beaucoup son évolution progressive et très bien gérée par KM Moning. On comprend de plus en plus (bien qu'on s'en rende compte dès le tome 1), que derrière la tête de connard se cache un cœur d'or, profondément blessé, et qui par conséquent préfère se retrancher derrière des manières alambiquées. Pourtant, il nous reste bien plus à apprendre sur Barrons, qui laisse planer sur son personnage une aura de mystère et un sacré potentiel pour la suite des romans. Très honnêtement, Barrons est le genre de personnage dont vous prononcez le nom dans un petit soupir...

Le duo nous offre toujours des dialogues hilarants, tant par l'antithèse de leurs caractères que par l'humour acerbe et l'optimisme omniprésent de Mac.

"— Alors, vous ne regardiez pas assez ! Moi, je suis celle qui a des seins !
— Je le sais fichtre bien ! Je les ai sous les yeux en permanence !
— Il faudrait apprendre à contenir votre libido, Barrons !
— Allez au diable, péronnelle !
— J'y suis déjà, merci ! Grâce à vous, ma vie est devenue un enfer !
— Serait-ce ma présence qui vous enflamme, mademoiselle Lane ?
— Je vous en prie, épargnez-moi vos vantardises.
— Vantardises ? répéta-t-il d'un ton offensé. Je vous prouve le contraire quand vous voulez.
— Essayez, et je vous tue."

Malgré quelques longueurs, MacKayla Lane se dévore grâce à cette bonne humeur qui est la signature de ce récit. Nous retrouvons notre américaine juste après les évènements du premier tome et autant vous dire que la jeune femme n'aura pas beaucoup de temps pour récupérer de ses blessures. En plus du danger, elle va continuer d'enquêter sur plusieurs fronts à la fois, et en apprendre toujours plus sur les sidhes... Et les siens. Comme pour le premier tome, ce livre n'est pas un concentré d'action explosive mais plutôt une incursion dans la vie peu banale de la jeune sidhe-seer de 22 ans. Pour autant, il lui arrive énormément de choses, d'embrouilles plus sordides les unes que les autres, et la jeune femme verra sa vie fréquemment mise en danger, sera témoin d'atrocités, sera pistée aussi...

La plume s'associe à merveilles au caractère de MacKayla : fluide, dynamique et chantante, elle nous propulse aux côtés de la jeune fille, au cœur même de l'histoire avec un humour décapant. Bref, j'ai encore une fois adoré ma lecture, MacKayla Lane reste une série sûre pour se faire plaisir, à condition d'avoir conscience qu'on n'aura pas à faire à un roman empli d'action, mais à un roman extrêmement riche tout de même.

NB : en fin d'ouvrage, un extrait du journal de Mac nous offre un glossaire sur les principaux personnages et termes de son aventure. Le petit détail qui change tout.

"Question : dans quelle mesure le fait d'être l'une des rares personnes capables de régler un problème fait-il de vous le responsable de sa résolution?
Réponse : c'est la façon dont vous répondez à cette question qui vous définit."