les dossiers de Cheshire Red, T1 : Bloodshot

Auteur : Cherie Priest
Editeur : Panini Books, collection Crimson
Parution : 2013
Pages : 420

RESUME :

Raylene Pendle, allias Cheshire Red, est une vampire et une voleuse de renommée mondiale. D'une nature solitaire, elle évite généralement ses semblables. Malgré tout, elle décide d'aider le vampire Ian Stott. Il a besoinde retrouver des documents secrets du gouvernement qui décrivent les expériences biologiques qu'il a subies et qui l'ont rendu aveugle. Raylene accepte sans imaginer qu'elle va être poursuivie par des scientifiques qui préfèreraient garder leurs secrets. Cette affaire risque d'être bien plus compliquée que prévu !

CHRONIQUE :

Vampires.... Mais pas seulement ! en effet, en premier lieu je tiens à noter l'originalité de ce livre, qui nous offre une histoire mêlant vampires et gouvernement. Ici il n'est nullement question de guerre des clans, ni d'amourette sur un joli vampire scintillant. Ici, on parle d'une cambrioleuse de haut vol, embarquée bien malgré elle au coeur d'un projet gouvernemental peu avouable... Bref de l'urban fantasy armé d'action, et qui a beaucoup de choses à dire.
Un texte écrit à la première personne du singulier, avec une héroïne qui s'adresse directement à nous. Et quelque part, on commence au fil des pages à avoir cette étrange impression de la connaître, comme si elle était en face de nous et nous racontait son histoire.

Cheshire Red. C'est le nom qu'ont donné tous les journaux à ce voleur mondialement reconnu. Son identité reste inconnue, et cela fait bien sourire Raylene quand on parle d'elle comme étant un homme... Raylene a quelques centaines d'années derrière elle, un max de pognon sous le matelas, mais le besoin d'action l'incite à continuer ce pour quoi elle est douée : le vol.

" Tout ça pour vous dire que j'étais prête pour un type d'affaire totalement différent. J'irais même jusqu'à affirmer que j'en mourais d'envie. Si le vieil adage disant qu'il faut bien choisir ses souhaits de peur qu'ils ne se réalisent ne vous dit rien et que vous aimeriez entendre une petite fable bien moralisatrice à ce sujet, dans ce cas... continuez de me lire.
J'en ai une bien bonne à vous raconter."

Ce personnage est très attachant. Solitaire, évitant en général ses semblables vampires, elle essaie de se convaincre qu'elle a un coeur de pierre... Ben voyons. C'est armée d'un humour à toute épreuve qu'elle nous emmène avec elle dans une histoire dangereuse pour ses petites fesses. Une histoire qui va lui prouver que l'existence des vampires n'est pas si secrète que cela. Et que le gouvernement s'intéresse de près aux facultés spécifiques de son espèce.

" [...] mes voisins étaient charmants, et certains d'entre eux avaient des animaux de compagnie.
La perspective de réduire en cendres les chiens, chats, oiseaux ou poissons de quiconque m'ennuyait plus que celle de faire flamber leurs propriétaires. ca peut vous paraître étrange, mais j'étais connue aussi bien pour nourrir les animaux que pour tuer et dévorer les gens."

Le texte est très bien ficelé et l'intrigue recherchée, bien que parfois un peu brouillonne. J'avais parfois un peu de mal à faire le tri dans ces indices et à comprendre comment elle en arrivait à ces conclusions. Mais d'une manière générale, il y a un superbe travail de scénario, qui fait parfois défaut à la bit-lit. Du coup, les pages se tournent toutes seules, sans que l'on puisse savoir quelle sera notre destination finale.

Les personnages sont aussi une réussite. Ian, vampire et client de Raylene est très intéressant et attachant, lorsque sa goule Cal est froussarde et exaspérante. Mais ma préférence va tout de même à Adrian, Drag Queen aussi complexe que dangereuse. Vous l'aurez compris, Chérie Priest a su entourer son héroïne de personnages captivants et hauts en couleurs.

L'histoire se termine sur ce tome, ce qui est assez appréciable, puisque nous retrouvons Raylene dans les tomes suivants pour de nouvelles enquêtes, mais au moins cet opus nous offre-t-elle le dénouement de cette première affaire. Un très bon moment de lecture qui donne envie de poursuivre la saga.

" Non pas que je me sente obligée de justifier mes choix quant à mes victimes, loin de là. Non. J'ai juste un très bon sens pratique. Ici, dans le monde réel où je fais tout mon possible pour ne pas me faire remarquer, il est tout simplement illogique de tuer de jeunes enfants sur le chemin de l'école, des petites mamies qui préparent des gâteaux pour tous leurs voisins, des médecins réputés ou encore des bénévoles d'associations caritatives.
Parce que nombreux sont ceux qui déplorent leur perte, voilà pourquoi."