Les Errants, tome 2 : Evolution.

Auteur : Denis Labbé
Editeur : Editions du Chat Noir
Parution : Septembre 2014
Pages : 250

RESUME :

« Enfermés dehors… Aux portes de nos foyers, dans une ville familière mais infestée d'Errants… Qu'allions-nous faire ? »

Après avoir réchappés aux premiers massacres, Marion et ses amis arrivent enfin à Lunéville, certains d'y retrouver leurs proches et un havre de paix.

Pourtant, dès leur arrivée, tout ne se passe pas comme prévu.

Non seulement les zombies sont partout, mais en plus, certains semblent avoir muté. D'abri, ils ne trouvent qu'un village en état de siège, dans lequel ils devront redoubler d'astuce et de force, compter sur de nouveaux alliés et se serrer les coudes malgré les tensions au sein de leur groupe, tout ça dans l'unique but de survivre.

CHRONIQUE :

C'est vraiment parce que je suis derrière un clavier que je me retiens de crier de joie ! En effet, comme mentionné dans la chronique du tome 1, "Les errants" était un véritable coup de cœur pour moi. Grande amatrice d'histoires de zombies, j'avais grandement apprécié cette lecture abordable même par les jeunes adultes, mais pour autant empreinte de beaucoup de talent ! Une histoire cohérente, où chaque détail est savamment pensé pour éviter les fameux "c'est stupide il avait qu'à faire ça et t'aurais même pas d'histoire ", des personnages ultra crédibles avec de vraies réactions d'ados. Chamailleries, béguins, courage, camaraderie, peur ou solidarité, chaque émotion est travaillée dans le réalisme.
Eh bien, cette marque de fabrique se retrouve avec autant de brio dans ce second opus!
Vous l'aurez compris, cette suite fut pour moi un vrai régal, merci Denis Labbé.
Petite mention en passant pour cette couverture que j'adore, avec un style qui colle superbement à l'histoire. Voir mes ados favoris prendre vie sous les traits de J.Fleury est un petit bonheur supplémentaire .

Le monde se détériorait à vitesse « grand V ». Surtout lorsque les meilleurs individus mouraient avant les pires.

Mais en avant la musique ...
Souvenez-vous, la fin du premier tome abandonnait notre groupe sur la route de Lunéville, leur foyer, leur espoir d'enfin sortir de ce cauchemar et de retrouver leurs familles. Après deux jours harassants et abrutissants qui les firent vieillir d'un coup et la perte de leur ami Steve, c'est à bout de forces que Marion et ses camarades vont franchir les panneaux de la ville... A bout et à pieds puisque Steve était le seul capable de faire démarrer une voiture... Quant à pouvoir appeler des secours... Avec un manque d'électricité faute de travailleurs (zombifiés) et les lignes téléphoniques coupées..... Tous ces petits conforts deviennent inexistants.

Mais le retour à la maison ne se passe pas vraiment comme prévu (vous vous en doutiez sinon il n'y aurait pas de second tome ....).
Le fléau semble avancer plus vite qu'eux et c'est une ville abandonnée, ravagée par les zombies que nos ados découvrent. Après l'épouvante suit la crainte. La crainte de savoir s'ils retrouveront leurs parents ou pas. Et si oui .... Dans quel état ...

La tension est plus forte que jamais et le rythme s'accélère, ce second tome nous contant 15 jours de vie (de survie) du groupe.
Mission : retrouver les différents foyers et trouver de l'aide, coûte que coûte... Mais les zombies ne faciliteront pas la vie de Marion, Louis et leurs amis... En effet ils semblent s'adapter aux situations... Et bien malgré eux, les ados vont devenir des experts en matière de zombies. Car qui peut prétendre, comme eux, avoir survécu si longtemps à tant d'horreurs ? Être sortis vivants du Struthof ?
Retrouvant quelques vivants parsemés de droite et de gauche, ils découvriront aussi que toutes les intentions humaines ne sont pas louables... Comme si les errants ne suffisaient pas, la perversité de l'esprit humain refera surface plus que jamais.

Je ne reviendrai pas sur les personnages, que j'aime toujours autant, qui me touchent au travers de leurs personnalités marquées et de leurs sautes d'humeurs, de leurs angoisses... Définitivement ce groupe est fortement attachant et les personnages extrêmement bien créés.
Des ados qui ont vu trop d'horreurs, qui ont grandi trop vite, qui ont perdu leur insouciance et qui vivent quotidiennement dans un bain de sang... Des personnages si réalistes qu'on ne peut s'empêcher d'angoisser pour eux ...

Quant aux zombies , un vrai travail est fait sur ces créatures. On ne s'arrête pas ici aux simples zombies mangeurs de cervelle, mais l'auteur nous réserve bien d'autres choses que je vous laisse découvrir. Tout ce que je peux (veux) vous dire, c'est que c'est saisissant et extrêmement bien pensé !

Nous étions dans un monde qui ne tournait plus rond. Il fallait que l'on oublie tout ce qu'on nous avait appris. Et puis, en matière de morts-vivants, ce n'étaient pas quelques films d'horreur et de la littérature à deux balles qui auraient pu nous apporter des éléments scientifiques. Ce que nous expérimentions à ce moment-là, c'était la vraie vie, pas un récit mis en place par un scénariste américain. Les créatures qui grouillaient dehors ne ressemblaient pas à celles, sans cervelle, de Romero qui ne pensent qu'à bouffer.

Laissez donc Marion vois conter leur histoire, laissez la vous plonger au pays des horreurs, pour un aller sans retour dans un monde plus vraiment vivant ...
Une suite riche et mouvementée qui laisse présager d'une fin explosive.
Si vous aimez les zombies, "Les errants" est fait pour vous !

Nous n'étions plus semblables à ce que nous étions avant notre voyage. Et j'étais certaine que nous ne serions plus jamais les mêmes. Quelque chose en nous avait changé. Quelque chose NOUS avait changés.

PS : j'ai encore une fois beaucoup apprécié le fait que Marion nous implique dans l'histoire et s'adresse à nous comme si nous étions, nous aussi, des survivants. Une belle plongée en matière!

À cause d'elle, beaucoup d'êtres chers ont disparu. Beaucoup trop. Et d'autres vont les suivre. C'est inéluctable. Je ne peux rien y faire. Vous non plus sans doute. Nous, sommes tous prisonniers de ce cauchemar dont il semble impossible de sortir.