L'Utopie NanoTotal.

Auteur : Vincent Ferrique
Editeur : Auto-Edition
Parution : Novembre 2017
Pages : 258


RESUME :

  

  

  

Dans un futur proche, les peuples ne s’entredéchirent plus. Les famines sont reléguées aux oubliettes de l’histoire, ainsi que le chômage, la maladie ou la misère. Sous la houlette des puissants de ce monde, NanoTotal, une archi-société de haute technologie, a réalisé l’impensable : pacifier la Terre. Mais quel prix a payé l’humanité pour cette utopie ? Un jeune homme qui échappe à l’emprise de NanoTotal le découvrira, bien malgré lui…
 

Kell est le dernier des Visiteurs, des magiciens capables de voyager d’un monde à l’autre. Des mondes, il y en a quatre, dont Londres est le centre à chaque fois. Le nôtre est gris, sans magie d’aucune sorte. Celui de Kell, rouge, et on y respire le merveilleux avec chaque bouffée d’air. Le troisième est blanc : les sortilèges s’y font si rares qu’on s’y coupe la gorge pour voler la moindre incantation. Le dernier est noir, noir comme la mort qui s’y est répandue quand la magie a dévoré tout ce qui s’y trouvait, obligeant les trois autres à couper tout lien avec lui.
Depuis cette contagion, il est interdit de transporter un objet d’un monde à l’autre. C’est pourtant ce que va faire Kell, un chien fou tout juste sorti de l’adolescence, pour défier la famille royale qui l’a pourtant adopté comme son fils, et le prince Rhy, son frère, pour qui il donnerait pourtant sa vie sans hésiter. Et un jour, il commet l’irréparable : il passe une pierre noire comme la nuit dans le Londres gris où une jeune fille du nom de Lila la lui subtilise.
Mais la magie n’attire jamais à elle personne par hasard !

CHRONIQUE :


(31 Mai 2018)
 

En tout premier lieu, je tiens à remercier Vincent Ferrique pour l’opportunité de lire son roman. Lorsque j’ai vu qu’il s’agissait d’une dystopie, j’ai vraiment eu envie de la découvrir.

 

Dans « L’Utopie NanoTotal », nous nous situons dans un futur proche. Humanité parfaite au rendez-vous : la famine est éradiquée, la guerre est un mot du passé, tout va parfaitement bien dans le meilleur des mondes. Et ce grâce à quoi ? A une multinationale du nom de NanoTotal et à sa technologie révolutionnaire : des nanoparticules ayant pour fonction de réparer toute erreur de l’humain, qu’elle soit physique (maladie, dysfonctionnement...), ou mentale (dépression, agressivité...).

 

NanoTotal voit tout, corrige tout. NanoTotal contrôle tout.

 

En apparence, une société des plus parfaites... Mais quel est le prix à payer pour cette perfection ? Et quelle vérité se cache derrière cet écran de fumée ? C’est ce que découvrira Michellin, et ce bien malgré lui.

 

Alors certes notre personnage porte à un nom pour le moins singulier, mais soyez sans crainte, cela est tout à fait normal dans sa société. Mais je vous laisse découvrir pourquoi...

 

Michellin, citoyen modèle, être bien-pensant et bien pensé si j’ose dire, vu que sa mentalité est configurée de À à Z par NanoTotal. Il tient son rôle dans la société. Un travail choisi pour lui. Une femme choisie pour lui. Le tout dans un bien-être chimique du meilleur résultat.

 

Cet univers est extrêmement riche, et Vincent Ferrique passe beaucoup de temps à nous le présenter. Il est bien pensé, avec un côté scientifique prédominant, ce qui n’est guère étonnant lorsque l’on apprend le métier de l’auteur (docteur en sciences, travaillant dans un centre de recherches).

 

Au début du roman, il n’y a pas de réelle intrigue puisque l’on prend le temps de découvrir l’univers tel qu’il est. Cette découverte est d’ailleurs assez troublante, de par le caractère potentiellement possible de cette évolution de l’humanité. Vincent Ferrique a poussé au bout de la réflexion ce que pourrait être le contrôle de l’humanité par la science. Malgré tout, la situation reste très crédible et nous ne tombons pas dans un tout totalement rocambolesque. Cette crédibilité insufflée au roman rend l’ensemble encore plus poignant et... effrayant.

 

Il faut tout de même noter que cette configuration de narration donne un début de roman avec peu d’interactions entre les personnages, ce qui est normal puisque tout un chacun est contrôlé. Mais au début j’étais très surprise puisque cela donne tout de même une écriture pour le moins particulière, avec peu de dialogues et d’actions pures. Nous sommes plutôt sur un enchaînement d’événements. Malgré tout, je n’ai pas vraiment été dérangée puisque l’auteur crée un univers captivant.

 

A noter aussi le fait que la science est extrêmement développée dans ce roman.  Alors rien d’incompréhensible puisque l’auteur donne les explications nécessaires. En revanche si vous êtes allergique aux implications de la science dans les romans, passez votre chemin, car vous ne saurez pas apprécier ce livre. Nous rentrons ici dans les dérives de la science, et ce que cette dernière peut amener à l’humanité, de bien, comme de mal. Et quels mensonges on peut être capables de faire avaler afin de cacher ses buts véritables.

 

Mais, de par un événement que je vous laisse découvrir, Michellin va peu à peu prendre conscience que quelque chose va de travers dans son monde parfait et aseptisé. Du coup, il partira à la recherche de réponses, avec toute la naïveté qui le caractérise... Des réponses, il en trouvera... Mais peut-être ne seront-elles pas celles sur lesquelles il comptait. Et à partir de ce moment, une intrigue se mettra gentiment en place. Alors attention, vous n’aurez toujours pas vraiment d’action. Ce livre n’est pas conçu autour d’une intrigue mais de l’essence même d’un univers, d’une société. L’intrigue reste donc assez calme, assez linéaire, même si nous nous dirigeons vers des directions auxquelles nous ne nous attendons pas, et des révélations tout aussi inattendues.

 

Grâce à cela, Vincent Ferrique sait nous surprendre tout au long du roman. Et ce jusqu’à la fin. Car je peux vous dire que je ne m’attendais pas du tout à cette fin. J’espérais une fin originale. Mais elle fut au-delà de mes attentes.

 

Voilà donc une dystopie pour le moins inhabituelle et originale. Il faut accepter que l’intrigue ne soit pas au premier plan et apprécier les incursions de la science dans les romans, mais si tel est le cas, voilà une découverte qui sort des sentiers battus.