Projet Léthé, Tome 1 : Erèbe.
Auteur : Chris Rigell
Editeur : Editions Underground
Parution : Octobre 2017
Pages : 320
RESUME :
Dix ans… Dix ans que le monde a sombré dans le chaos. La viridis, cette peste surnaturelle, la météo aberrante, la faune monstrueuse, les morts qui refusent de le rester sont devenus notre quotidien. Au prix d’une existence recluse, nous survivons à Bouïan, bastion d’ordre et de paix. Ça ne pouvait pas durer. Notre père adoptif a attrapé à son tour la viridis. Mon frère, ma jumelle et moi-même décidons alors de quitter la sécurité de Bouïan pour le sauver. Accompagnés de nos amis, nous n’avons d’autre choix que de nous lancer dans un voyage risqué à travers les terres sauvages. Au bout de notre périple, nous espérons trouver ce que les guérisseurs affirment être le remède à tout. Mais nous ignorons encore ce qui nous attend… Peut-être la réponse à notre passé dont je n’ai gardé que peu de souvenirs. Et quelles sont ces marques noires sur mon corps et mes mains ?
CHRONIQUE :
( 19 Octobre 2017)
J’avais déjà lu Chris Rigell lors de sa précédente publication chez Underground, avec « le Marchand d’âmes ». J’avais beaucoup aimé cette lecture, même si elle demande une grande implication puisqu'empreinte d’un onirisme incroyable.
L’auteur nous revient avec le premier tome d’une trilogie, qui, si elle offre le même onirisme, a l’avantage d’être plus abordable. Alors attention, le récit est complexe, fortement basé sur différentes mythologies, offrant un groupe de personnages assez importants... Donc ici encore, la lecture demande notre présence, mais malgré tout, elle est plus simple à apprivoiser.
Pour les grandes lignes de l’histoire, voyez comme elles sont alléchantes : nous sommes dans un mélange de genres, avec un brin de Fantasy (de par la mythologie notamment), et un grand côté post-apocalypse puisque nous sommes dans un monde où Gaïa , notre Terre, a survécu à un cataclysme.
Sur cette Terre ravagée, où la nature reprend ses droits, certains survivants se sont réfugiés dans la ville de Bouïan, fondée par un certain Vélès.
Et déjà, vous retrouvez les premières références à la mythologie : Vélès est en effet un dieu, slave a priori, qui habite sur l’île magique de Bouïane. Comme vous le voyez, même le nom de la ville ne doit rien au hasard. Vélès a d’autres particularités qui ressortiront au cours de la lecture mais je vous laisse vous renseigner par vous-mêmes !
Ainsi tout le récit est construit à partir de mythes et j’ai trouvé cela tout à fait passionnant. Déjà la première chose à faire avant d’ouvrir ce livre est de vous renseigner sur Léthé, divinité grecque mais aussi l’un des fleuves des enfers dans cette même mythologie, ainsi que sur Erèbe. Faire le lien entre la mythologie et le récit de Chris Rigell est un véritable bonheur pour qui s’intéresse au sujet. À savoir que vous pouvez lire ce roman sans aucune connaissance ou envie de vous renseigner, les explications vous serons données, et vous comprendrez tout à fait le récit. Vous perdrez juste les clins d’œil nombreux et bien tournés.
Pour en revenir à l’histoire vous rencontrerez un groupe de personnages, et notamment deux jumeaux, Keneda et Aloïs, ainsi que leur frère adoptif Albin. Le père du trio étant malade, mourant même, ces derniers et leurs amis vont s’aventurer hors de Bouïan, dans une nature emplie de créatures et parsemée de villes abandonnées ou peuplées de morts (vivants), pour se procurer une denrée devenue quasi inexistante : des antibiotiques.
Mais le groupe va rencontrer d’autres types de dangers sur la route, et l’auteur nous emmène très loin au delà d’un récit de survivalisme, dans une histoire onirique à souhait ou certains humains ont des dons, et où d’autres sont persuadés d’être des dieux. Et c’est ainsi qu’un synopsis qui peut paraître « classique » au premier coup d’œil (cataclysme, survivalisme avec quête de médicaments, personnages ayant différents dons comme l’empathie, la pyrokinésie ou autre), vous emmène loin de ce à quoi vous vous attendiez.
L’auteur nous revient avec le premier tome d’une trilogie, qui, si elle offre le même onirisme, a l’avantage d’être plus abordable. Alors attention, le récit est complexe, fortement basé sur différentes mythologies, offrant un groupe de personnages assez importants... Donc ici encore, la lecture demande notre présence, mais malgré tout, elle est plus simple à apprivoiser.
Pour les grandes lignes de l’histoire, voyez comme elles sont alléchantes : nous sommes dans un mélange de genres, avec un brin de Fantasy (de par la mythologie notamment), et un grand côté post-apocalypse puisque nous sommes dans un monde où Gaïa , notre Terre, a survécu à un cataclysme.
Sur cette Terre ravagée, où la nature reprend ses droits, certains survivants se sont réfugiés dans la ville de Bouïan, fondée par un certain Vélès.
Et déjà, vous retrouvez les premières références à la mythologie : Vélès est en effet un dieu, slave a priori, qui habite sur l’île magique de Bouïane. Comme vous le voyez, même le nom de la ville ne doit rien au hasard. Vélès a d’autres particularités qui ressortiront au cours de la lecture mais je vous laisse vous renseigner par vous-mêmes !
Ainsi tout le récit est construit à partir de mythes et j’ai trouvé cela tout à fait passionnant. Déjà la première chose à faire avant d’ouvrir ce livre est de vous renseigner sur Léthé, divinité grecque mais aussi l’un des fleuves des enfers dans cette même mythologie, ainsi que sur Erèbe. Faire le lien entre la mythologie et le récit de Chris Rigell est un véritable bonheur pour qui s’intéresse au sujet. À savoir que vous pouvez lire ce roman sans aucune connaissance ou envie de vous renseigner, les explications vous serons données, et vous comprendrez tout à fait le récit. Vous perdrez juste les clins d’œil nombreux et bien tournés.
Pour en revenir à l’histoire vous rencontrerez un groupe de personnages, et notamment deux jumeaux, Keneda et Aloïs, ainsi que leur frère adoptif Albin. Le père du trio étant malade, mourant même, ces derniers et leurs amis vont s’aventurer hors de Bouïan, dans une nature emplie de créatures et parsemée de villes abandonnées ou peuplées de morts (vivants), pour se procurer une denrée devenue quasi inexistante : des antibiotiques.
Mais le groupe va rencontrer d’autres types de dangers sur la route, et l’auteur nous emmène très loin au delà d’un récit de survivalisme, dans une histoire onirique à souhait ou certains humains ont des dons, et où d’autres sont persuadés d’être des dieux. Et c’est ainsi qu’un synopsis qui peut paraître « classique » au premier coup d’œil (cataclysme, survivalisme avec quête de médicaments, personnages ayant différents dons comme l’empathie, la pyrokinésie ou autre), vous emmène loin de ce à quoi vous vous attendiez.
L'univers est très abouti, et sa richesse permet de passer par différents moments : nous basculons du survivalisme à l'onirisme ou encore aux batailles contre des créatures avec une facilité et une fluidité déconcertantes. Une chose est certaine : l'action ne s'essoufle pas une minute, et les paysages sont variés, les personnages pouvant voyager par des trous de ver.
« Sans ces ombres titanesques qui frémissaient, ils auraient pu y voir comme en plein jour. Un jour orageux et sombre avec un soleil aux abonnés absents. Le vent apportait des fragrances fleuries qui lui chatouillaient le nez. Ainsi que la longue plainte de monstres nocturnes. Toute sa peau se hérissait chaque fois que l’appel lugubre se répétait. Heureusement que cette faune hostile ne s’aventurait jamais par ici. Traverser ces ruines urbaines à moitié ensevelies par la végétation ne l’emballait déjà pas des masses. »
Alors je préfère préciser que ceux qui sont à la recherche d’un pur roman de survivalisme, souvent factuels, seront très surpris par ce livre. Personnellement j’ai été captivée par cet univers, où l’onirisme n’empêche absolument pas l’action ! Quant à ceux qui aiment les révélations, vous serez ravis, ce livre en est truffé. Je passais mon temps à me demander où l'auteur voulait en venir. Et à comprendre derrière par une explication bien menée, que je complétais parfois par des recherches sur la mythologie.
D’ailleurs, c’est peut-être un détail qui pourrait être intéressant pour les prochains tomes : retrouver un glossaire en fin d’ouvrage nous présentant les différents mythes usités. Ceci étant, en bonus vraiment agréable, on retrouve déjà une présentation des différents personnages, agrémentés de leur portrait ! Un plus réellement sympathique. Et cette couverture, est-il nécessaire d’en parler ? Je la trouve magnifique et originale, à l'image du contenu.
Pour parler des personnages, vous verrez qu’ils vous étonneront, aussi bien de par qui ils sont que par leurs agissements (ils ne sont pas toujours du côté que l’on croit). Nous suivons essentiellement l’action avec Keneda, le frère jumeau, mais personnellement ce n’est pas le personnage que j’ai préféré, plus conquise par Ael, apprenti guérisseur et bien plus encore par Léo, apprenti messager et empli de mystère ou enfin par le chasseur Ethaniel, surnommé le chapelier fou (oui oui en référence à Alice aux pays des Merveilles, vous retrouverez d’ailleurs aussi le lapin de Mars !).
« — Pas de sang ? sourcilla Aloïs.
— Les morts ne saignent pas, leur apprit Léo. C’est un bon moyen de les repérer.
— Puisque tout le monde est réveillé, je propose que nous reprenions la route, s’exclama Ethaniel. Les morts se déplacent rarement seuls. Ils ont l’instinct grégaire.
Pensée qui l’amusa beaucoup, car il éclata d’un rire joyeux. »
En clair, une fois encore, les éditions Undergound ont réussi le pari de nous offrir un texte qui est très original, avec une plume superbe, toute en poésie !
J’attends maintenant la suite avec impatience car Chris Rigell laisse nos héros dans une situation quelque peu compliquée à la fin de ce premier opus...
Un livre à découvrir si l’originalité ne vous effraie pas, pas plus que des textes poétiques mais riches et donc complexes - demandant une implication. Mais si tel est le cas je pense que vous serez enchantés de votre découverte ! Personnellement je suis totalement conquise !
« Sans ces ombres titanesques qui frémissaient, ils auraient pu y voir comme en plein jour. Un jour orageux et sombre avec un soleil aux abonnés absents. Le vent apportait des fragrances fleuries qui lui chatouillaient le nez. Ainsi que la longue plainte de monstres nocturnes. Toute sa peau se hérissait chaque fois que l’appel lugubre se répétait. Heureusement que cette faune hostile ne s’aventurait jamais par ici. Traverser ces ruines urbaines à moitié ensevelies par la végétation ne l’emballait déjà pas des masses. »
Alors je préfère préciser que ceux qui sont à la recherche d’un pur roman de survivalisme, souvent factuels, seront très surpris par ce livre. Personnellement j’ai été captivée par cet univers, où l’onirisme n’empêche absolument pas l’action ! Quant à ceux qui aiment les révélations, vous serez ravis, ce livre en est truffé. Je passais mon temps à me demander où l'auteur voulait en venir. Et à comprendre derrière par une explication bien menée, que je complétais parfois par des recherches sur la mythologie.
D’ailleurs, c’est peut-être un détail qui pourrait être intéressant pour les prochains tomes : retrouver un glossaire en fin d’ouvrage nous présentant les différents mythes usités. Ceci étant, en bonus vraiment agréable, on retrouve déjà une présentation des différents personnages, agrémentés de leur portrait ! Un plus réellement sympathique. Et cette couverture, est-il nécessaire d’en parler ? Je la trouve magnifique et originale, à l'image du contenu.
Pour parler des personnages, vous verrez qu’ils vous étonneront, aussi bien de par qui ils sont que par leurs agissements (ils ne sont pas toujours du côté que l’on croit). Nous suivons essentiellement l’action avec Keneda, le frère jumeau, mais personnellement ce n’est pas le personnage que j’ai préféré, plus conquise par Ael, apprenti guérisseur et bien plus encore par Léo, apprenti messager et empli de mystère ou enfin par le chasseur Ethaniel, surnommé le chapelier fou (oui oui en référence à Alice aux pays des Merveilles, vous retrouverez d’ailleurs aussi le lapin de Mars !).
« — Pas de sang ? sourcilla Aloïs.
— Les morts ne saignent pas, leur apprit Léo. C’est un bon moyen de les repérer.
— Puisque tout le monde est réveillé, je propose que nous reprenions la route, s’exclama Ethaniel. Les morts se déplacent rarement seuls. Ils ont l’instinct grégaire.
Pensée qui l’amusa beaucoup, car il éclata d’un rire joyeux. »
En clair, une fois encore, les éditions Undergound ont réussi le pari de nous offrir un texte qui est très original, avec une plume superbe, toute en poésie !
J’attends maintenant la suite avec impatience car Chris Rigell laisse nos héros dans une situation quelque peu compliquée à la fin de ce premier opus...
Un livre à découvrir si l’originalité ne vous effraie pas, pas plus que des textes poétiques mais riches et donc complexes - demandant une implication. Mais si tel est le cas je pense que vous serez enchantés de votre découverte ! Personnellement je suis totalement conquise !