Reboot, Tome 1.

Auteur : Amy Tintera
Editeur : MSK

Parution : Février 2014
Pages : 328


RESUME :


Wren est morte après avoir reçu trois balles dans la poitrine. 178 minutes plus tard, elle est revenue à la vie, plus forte, plus rapide, plus résistante à la douleur et aux émotions. Elle est devenue une Reboot. Plus le temps de mort clinique est long, plus l’adolescent reboot est puissant et insensible. 120 minutes suffisent déjà à faire d’un adolescent normal un robot guerrier. Ce qui fait de Wren 178 l’arme la plus dévastatrice de la république du Texas.Aujourd’hui âgée de dix-sept ans, elle est l’un des meilleurs soldats de la SHER (Société Humaine d'Évolution et de Repopulation) et forme les nouvelles recrues d’une main de fer. Le dernier en date est loin de satisfaire ses exigences. Callum n’est qu’un 22, encore quasiment humain. Ses réflexes sont ceux d’un nouveau-né, il a peur de tout et semble destiné à faire sortir Wren de ses gonds. Sans trop savoir pourquoi, la jeune Reboot accepte pourtant de le prendre sous son aile. Si elle n’arrive pas à le former correctement, elle devra l’anéantir elle-même. Wren n’a jamais désobéi à un ordre, et, si elle le fait, elle subira le même sort que le jeune 22. Mais comment oublier cette incroyable sensation d’être toujours en vie, celle qui l’étreint quand elle est en compagnie de Callum ?
              

CHRONIQUE :

(22 juillet 2016)


J'avais acheté cette série au salon de Montreuil en 2014. Elle m'a toujours beaucoup tentée et j'ai enfin pris le temps de la sortir de la PAL.

Eh bien, je ne vais pas faire durer le suspense, j'ai littéralement adoré cette dystopie Young Adult ! A tel point que sitôt la dernière page tournée, j'ai enchaîné avec le deuxième tome, ce que je ne fais que très rarement. Mais il faut le dire : Reboot est un véritable page turner.

A noter que le premier tome fait mention d'une trilogie, or il s'agit bien d'une duologie. Et ce n'est pas que MSK a décidé de ne pas publier la suite : l'auteur précise elle-même qu'il s'agit d'un dyptique.

Parlons un peu de l'histoire. Nous sommes dans un monde détruit, ravagé par la guerre et un virus : le KDH. Ce virus atteint tout le monde et a la particularité de ressusciter une partie de la population, notamment les jeunes. Dans une version soit-disant améliorée de l'être humain dont je vous laisse découvrir les nombreuses spécificités. Et, oui, plus votre temps de mort clinique est long, plus vous êtes censé revenir insensible, fort, immunisé contre les émotions, la douleur, toutes ces choses qui pourraient vous empêcher d'être le parfait soldat. Être inhumain. Et faire peur. Alors autant le dire : avoir un chiffre élevé, c'est tout benef.

"- Il reste bien quelque chose d'humain en toi, non ? demanda-t-elle en se tordant le cou pour voir le numéro inscrit sur mon poignet au-dessus du code-barres.
Elle s'immobilisa. Ses yeux passèrent du 178 imprimé sur ma peau à mon visage, et elle se mit à crier.
Non. Il n'y avait plus rien d'humain en moi."


Et puis il y a la SHER. Cet organisme composé d'humains et qui contrôle les ressuscités appelés Reboots. La SHER fait régner l'ordre et la justice en envoyant les Reboots régler les problèmes. Enfin... c'est ce qu'ils disent.

Encore un beau petit monde bien totalitaire qui se voudrait parfait sur le papier. Et pourtant...

"Les humains avaient choisi de laisser la vie sauve aux plus jeunes Reboots afin qu'ils puissent aider à nettoyer les villes. Éliminer les criminels et les malades sans courir le risque d'être eux-mêmes infectés et de répandre ainsi le virus."

L'auteur a construit un univers génialissime, riche et très bien exploité, de surcroît. Malgré le côté Young Adult, elle ne fait pas dans la facilité : des divergences d'opinions existent aussi bien chez les Reboots que chez les humains. J'ai trouvé cette façon de voir les choses très réaliste : pas un clan blanc et un clan noir mais plutôt du noir et du blanc dans les deux camps. Réaliste donc, et amenant un potentiel encore plus grand.

Bon, ce tome 1 n'est pas non plus rempli de surprises. Dans le sens où la surprise est dans la découverte de l'univers et des particularités des personnages, mais du point de vue de l'intrigue, les choses se déroulent, la plupart du temps, comme on le devine. Les personnages agissent comme on s'y attend, et, même si l'auteur ne les ménage pas (qu'est-ce qu'ils peuvent se prendre dans la tronche les pauvres !), tout se finit plus ou moins bien pour la plupart d'entre eux (et tant mieux car c'est ce que j'aime). 

Malgré cette intrigue dont on peut prévoir les grandes lignes, le scénario n'en demeure pas moins captivant. Car cela bouge sans arrêt. Pas le temps de souffler, l'auteur nous emmène aux côtés de ses Reboots sans laisser de temps mort. Impossible de lâcher ce livre quand vous l'avez commencé !

Et ce qui contribue aussi à cet effet "je lirai jusqu'au bout de la nuit", outre cet univers génial et ce dynamisme prépondérant, ce sont les personnages. Attachants. Touchants. Superbes. Notamment Wren et Callum, mais vous en découvrirez d'autres qui valent leur pesant de cacahuètes.

Mais penchons-nous un peu sur nos deux protagonistes principaux. Wren est une Reboot à chiffre élevé. Très élevé même, puisque personne ne la talonne de vraiment près : Wren est une 178. Restée sans vie pendant 178 minutes, son corps a bénéficié d'un long moment pour changer et s'habituer à sa nouvelle condition : plus forte, plus dure, sans émotion ni états d'âme, Wren s'accommode très bien de sa nouvelle vie. En même temps, la jeune fille de 17 ans vivait, lorsqu'elle était humaine, dans un bidonville sous la coupe de parents camés. Ici, elle est très bien nourrie et elle a juste à faire ce qu'on lui demande. Et comme cela fait 5 ans qu'on la formate à obéir sans se poser de questions... Tout va pour le mieux. 

"Marie Cent-trente-cinq me salua d'un signe de tête, ainsi que quelques autres, mais les Reboots restés morts pendant plus de cent-vingt minutes n'étaient pas réputés pour leur savoir-vivre. La conversation n'était guère animée."

Pourtant, ses convictions vont s'écrouler petit à petit suite à deux événements majeurs, disons plutôt à deux êtres : Ever et Callum.

Callum est un novice, il vient de rebooter et d'arriver au centre où il fera la connaissance de Wren. Maltraité par ses pairs à cause de son très faible numéro de 22, il ne perdra pourtant pas la face et tiendra tête à l'intouchable et imperturbable Wren, avec beaucoup de verve et d'humour.

Bon évidemment, le synopsis nous laisse de suite deviner la romance qui se mettra en place et je ne cache pas mon stress à la lecture : peur que cette dernière s'écroule et prenne toute la place au détriment de ce superbe univers. Heureusement, cela n'a pas été le cas. Certes elle est un déterminant majeur dans le fil de l'histoire puisqu'elle dicte souvent la conduite des personnages, mais elle n'a été ni trop lourde ni trop niaise.

En fait, elle est assez réaliste, et les sentiments entre Wren et Callum vont se développer de manière crédible, au fil du temps, par des liens qui se renforcent.

La fin n'offre pas non plus de cliffhanger ou de moment de stress pour nos héros. Ce qui n'empêche pas qu'il était très dur de les quitter. Si dur que j'ai dérogé à ma règle habituelle de ne jamais lire deux romans d'une même saga à la suite, et je me suis jetée sur le deuxième et dernier tome de Reboot.

Définitivement, j'ai adoré ce livre. L'univers est riche et bien exploité et même s'il n'offre pas de surprises de taille, le scénario tient la route et captive. Les personnages sont attachants et touchants, et on ne s'ennuie jamais. Il est très difficile de poser ce livre une fois plongé dans les vies de Wren et Callum. Un quasi sans faute !

PS : à noter la très belle couverture, sobre mais que j'adore de par son élégance. 



Trailer