Red Rising, Tome 2 : Golden Son.

Auteur : Pierce Brown
Editeur : Hachette

Parution : Janvier 2016
Pages : 528


RESUME :


« Aujourd’hui, je suis leur glaive.
Mais je ne pardonne pas. Je n’oublie pas. » 

Deux ans ont passé. Darrow n’est plus un Rouge risquant chaque jour sa vie dans les mines de Mars. Il est devenu le Faucheur, un Or dont la réputation n’est plus à faire. Rien ne lui résiste.
 
Pourtant, au fond de lui, Darrow n’a pas oublié. Il n’a pas pardonné. Mais il commet une erreur fatale : il sous-estime son ennemi. En un éclair, Darrow perd tout.

Au pied du mur, Darrow doit élaborer une nouvelle stratégie… Sinon, tous ses efforts, tous ses sacrifices auront été vains. Et Eo sera morte pour rien.

CHRONIQUE :

(16 Août 2016)


"Pendant sept cent ans, les miens ont été privés de liberté et d'espoir. Aujourd'hui, je suis leur glaive. Moi non plus, je ne pardonne pas. Je n'oublie pas. Qu'il m'entraîne donc vers sa navette. Qu'il pense me posséder. Qu'il m'accueille dans sa Maison - je serai d'autant mieux placé pour la réduire en cendres."
 
Le deuxième tome de Red Rising est une belle briquette, concentré d'action et de rebondissements.
 
C'est avec beaucoup de joie que j'ai retrouvé tous les personnages de cette saga. Vu la complexité des faits et le nombre conséquent de protagonistes, j'étais bien contente d'avoir fait un résumé du premier tome (disonible dans la rubrique Résumés), qui a ravivé les souvenirs de cette lecture.
 
Malgré tout, le début fut laborieux : je devais sans cesse me référer aux premières pages, dans lesquelles sont répertoriés les personnages majeurs et leurs appartenances. J'étais perdue dans les "qui appartient à telle famille" et "qui est en alliance avec qui". D'autant que dans ce tome, ils sont tous plus ou moins champions du retournement de veste.
 
Les 100 premières pages m'ont paru assez longues et brouillonnes (voire plus ou moins inutiles) dans le sens où l'auteur essaie d'y résumer deux ans de la vie de Darrow. Les deux ans qui ont suivi l'Institut (où il appris à survivre ), avec son passage par l'Académie (où il a appris l'art de la guerre) et les événements qui l'ont amené à avoir le statut qui est le sien vers la 100ème page, moment où l'action va enfin réellement débuter. J'ai eu cette impression déstabilisante que l'auteur me torpillait avec une foule d'informations. J'avais hâte de me plonger dans de l'action brute, plutôt que dans cet enchaînement de faits qui constitue le premier cinquième du roman.
 
"Ça ne devrait pas se passer ainsi. Même les Ors, qui ont tout, doivent se sacrifier. Cet endroit est malade. Cet empire est vicié. Il dévore ses rois et ses reines aussi gloutonnement que ses pauvres."
 
Ce que je reproche majoritairement à ce deuxième opus, c'est son côté trop tourné vers la politique, les complots, les alliances et les trahisons. Même si ce côté apparaissait dans le premier tome, je préférais, car cela avait moins de connotation politique. Et puis ici, beaucoup de moments ont lieu dans l'espace, et moi, cela me plaît moins. Disons que ce tome relève plus, à mon sens, de la SF que de la dystopie. Mais cet aspect est très personnel.
 
Malgré tout, j'ai bien accroché à ce tome de par son rythme soutenu. C'est une véritable avalanche de batailles, stratégies, alliances et trahisons que nous offre ici l'auteur. Impossible de savoir où il nous emmène, nous sommes pris dans un tourbillon de surprises et de retournements de situation. Ce qui rend la lecture pour le moins captivante.
 
"Sevro se glisse jusqu'à la fenêtre, prêt à sauter et à les tuer. Je le retiens.
- Qu'est ce que tu fabriques, mince ?
Il se renfrogne.
- J'ai envie de tuer quelqu'un.
- Attends encore un peu, sacrebleu."

 
Sans surprise, je suis toujours autant attachée aux personnages de Darrow (qui ici m'a paru moins dur et mieux se rappeler les valeurs de l'amitié, même s'il reste manipulateur), de la farouche Mustang et du loyal et ô combien déjanté Sevro. Sevro est LE personnage qui vous apporte la différence, le petit truc en plus qui fait que cela devient passionnant. Je ne suis pas sûre que le livre aurait le même impact sans lui. Empreint d'une certaine folie, il met quasiment toujours sa vie entre les mains de son ami et n'hésite pas à égayer les situations les plus désespérées par des remarques bien senties et drôles à souhait. Ce qui apporte un peu de légèreté dans ce livre qui est tout de même assez dense, rempli de complots politiques, d'assassinats et de guerres. De plus, nous en apprenons plus sur lui, et j'ai totalement adhéré à ce que j'ai appris.
 
"- On pourrait la rançonner, propose Sevro. On menace de la tuer pour qu'Agrippina nous rejoigne. Ou, du moins, qu'elle arrête de nous faire chier.
-  Tu sais que tu es un petit con cynique ? Siffle Victra.
- Je suis un Or, pouffiasse. Tu t'attendais à quoi ? Un lait chaud et des biscuits, juste parce que je suis petit ?"

 
Je noterai aussi l'importance que prend un nouveau personnage : Ragnar. Le géant Obsidien est touchant, mêlant sa force brute à une belle grandeur d'âme. Je n'en dirai pas plus, mais une fois encore, l'auteur sait nous proposer des personnages atypiques et emblématiques.
 
Beaucoup d'événements surviennent dans ce tome, et je pense qu'il ne faut pas trop tarder avant d'entamer le dernier opus de ce cycle, sous peine d'y perdre ses petits.
 
La plume de Pierce Brown est toujours aussi travaillée, visuelle et précise. C'est une façon d'écrire que j'apprécie beaucoup même si j'étais parfois un peu submergée par la foule d'informations. Ici, tout a été pensé, renommé, réinventé : le nom des quartiers, des gens, des habits, des transports, des armes.... Absolument tout à été redéfini sous la plume de l'auteur. Un travail époustouflant !
 
Bref, une très bonne suite pour cette saga, qui aura su me plaire même si elle ne prend pas forcément le tournant que j'espérais. Je lirai la fin avec plaisir.
 
"Un homme a le devoir de choisir son destin. Bats-toi pour le tien."


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