The Book of Ivy, Tome 1.

Auteur : Amy Engel
Editeur : Lumen
Parution : Mars 2015
pages : 342

RESUME :

Voilà cinquante ans qu'une guerre nucléaire a décimé la population mondiale. Un groupe de survivants d'une dizaine de milliers de personnes a fini par se former, et ce qui reste des États-Unis d'Amérique s'est choisi un président. Mais des deux familles qui se sont affrontées pour obtenir le pouvoir, la mienne a perdu. Aujourd'hui, les fils et les filles des adversaires d'autrefois sont contraints de s'épouser, chaque année, lors d'une cérémonie censée assurer l'unité du peuple.

J'ai seize ans cette année, et mon tour est venu.

Je m'appelle Ivy Westfall, et je n'ai qu'une seule et unique mission dans la vie : tuer le garçon qu'on me destine, Bishop, le fils du président. Depuis ma plus tendre enfance, je me prépare pour ce moment. Peu importent mes sentiments, mes désirs, mes doutes. Les espoirs de toute une communauté reposent sur moi. Le temps de la rébellion approche…

Bishop doit mourir. Et je serai celle qui le tuera.

Née pour trahir et faite pour tuer… Sera-t-elle à la hauteur ? À la fois histoire d'amour torturée, thriller psychologique et dystopie cruelle, The Book of Ivy vous entraîne dans un compte à rebours haletant dont vous ne sortirez pas indemnes.

CHRONIQUE :
(02 Octobre 2015)

"Je ne suis en rien comme ces adolescentes qui m'entourent. Epouser Bishop Lattimer, ce n'est pas accomplir mon destin. Ma mission n'est pas de le rendre heureux, de porter ses enfants et d'être sa femme. Ma mission, c'est de l'assassiner. "

J'ai lu ou entendu pas mal de chroniques dithyrambiques sur ce livre. Parfois même, certaines personnes le classent comme la meilleure dystopie ou au moins dans le top 10.

Alors certes, il s'agit d'un très bon livre, mais l'une des meilleures dystopies ? Là il ne faut pas abuser. Car pour moi, The book of Ivy est avant tout une romance. Le côté dystopique est juste un prétexte permettant de réunir de force deux jeunes personnes de clans rivaux (Romeo et Juliette quand tu nous tiens...). Quant au monde : une grande guerre qui a tout détruit, une poignée de survivants enfermés derrière une clôture, des règles à suivre... Franchement, il n'y a rien de neuf sous le soleil.

A noter que la narration, les idées véhiculées, la façon de vivre, avait tendance à me projeter au moins cent ans en arrière. Mais cette histoire se passe dans le futur, et au lieu de grandes robes à froufrous et de costumes, les personnages se baladent en short et débardeur. Ce décalage, je pense voulu, est décontenançant mais contribue à ravir à l'ambiance.

Ce qui porte le livre, pour moi, c'est la plume somptueuse de l'auteur. Elle est poétique et fluide, et les mots coulent tranquillement. Lire The book of Ivy, c'est comme être assis sur un rocher au bord d'une rivière calme, et prendre le temps de regarder l'eau cristalline s'écouler avec douceur. Prendre le temps de regarder la vie. Car ce livre ne présente que peu d'action en vérité. Il est essentiellement introspectif et se concentre sur l'évolution du personnage d'Ivy, et sur la connaissance progressive de celui de Bishop. Pourtant, malgré ce scénario d'apparence plat et basique, je ne me suis pas ennuyée et je suis vite arrivée à la fin, moi qui n'aime pas les romances. Eh bien celle-ci, avouons-le, je l'ai fort appréciée. L'auteur parle énormément de la condition féminine ici. Les mariages forcés, le libre arbitre de la femme, la soumission ou la liberté. Ce thème est traité de façon intelligente, car le message est fort sans pour autant détruire l'histoire, alourdir le texte.

Pour moi, The book of Ivy est un très bon livre, une très belle romance, mais certainement pas une excellente dystopie. Le genre a connu des chefs d'œuvre bien plus audacieux et originaux que celui-ci. mais ce n'est pas pour cela qu'il faut passer à côté.

"Une fois, Bishop m'a demandé qui je voulais être. Je crois que maintenant, je connais la réponse. Je veux être une personne assez forte et courageuse pour prendre des décisions difficiles. Mais je veux être assez juste et aimante pour prendre les bonnes. "

En ce qui concerne l'histoire, le résumé vous en dit bien assez. Et le scénario n'est pas vraiment hallucinant. J'ai vu les ficelles arriver à des kilomètres, même la fin, pourtant réputée pour être "oh mon dieu !" Eh bien pas pour moi, je dois avouer que c'était l'une des peu nombreuses hypothèses possibles, je n'ai donc pas été surprise outre mesure.

Les deux personnages au centre du roman sont quant à eux particulièrement attachants. Bon Bishop se révèle un peu trop parfait pour être réel, mais après tout, nous sommes dans la fiction hein ! ;) En tout cas, je préfère les commentaires "pâmoison" sur un personnage comme celui de Bishop que comme sur une caricature du salaud comme un certain Christian Grey.... Bref. Pour revenir à notre mouton, Bishop se révèle au fur et à mesure de la lecture, et a réussi à m'offrir une ou deux surprises, même si l'on sait des les premiers mots à son encontre qu'il sera admirable.

"Mais j'ai appris à la dure qu'on ne choisit pas la personne qu'on aime. C'est l'amour qui nous choisit, qui se fiche bien de ce qui est pratique, facile ou planifié. L'amour a ses propres projets et tout ce que nous pouvons faire, c'est le laisser agir à sa guise."

Ivy quant à elle, est plus nuancée, ce qui la rend plus palpitante à découvrir. Conditionnée depuis toujours à haïr le famille de Bishop, les Lattimer, elle peine à croire ce qu'elle a pourtant devant les yeux. Son évolution, suivie de près grâce à l'emploi de la première personne pour la narration, m'a paru assez sensée et plausible. Je n'ai pas été choquée par des revirements d'opinion trop brutaux. ici, ils sont bien amenés et petit à petit, des idées moins sauvages s'immiscent dans son cerveau pour la faire douter de l'enseignement familial.

C'est à partir de là que nous nous demandons quel choix elle fera, elle, la future assassin de son mari.

"Mais je pense que si nous en avions l'occasion, nous pourrions apprendre ensemble, nous guider l'un l'autre pour découvrir une topographie nouvelle. Cette occasion, nous ne l'aurons pas, en tout cas pas fondée sur l'honnêteté et la confiance. Notre histoire a été écrite il y a longtemps et elle n'a pas une fin heureuse. Bishop a placé sa confiance dans la mauvaise personne."

En somme, je dirais que The book of Ivy est une romance magistralement menée, grâce à des personnages touchants et une plume fabuleuse. En revanche niveau dystopie, rien de neuf sous le soleil. Ce qui ne m'empêche pas de vous le conseiller, sans pour autant vous annoncer un coup de cœur de folie.

NB : Une mention spéciale pour cette sublime couverture ! Même si nous lisons dès les premières lignes qu'Ivy ne sera pas en blanc, car l'on ne trouve plus de tissus de cette couleur. Mais je conçois qu'il est plus aisé de faire passé l'idée du mariage avec une robe blanche que bleue ;) . Et puis elle est tellement belle...

"Un type qui ne veut pas mentir, marié à une fille qui ne peut pas dire la vérité. S'il existe un dieu, il a un sens de l'humour plutôt tordu !"

Lire un extrait :

Trailer :